Repas végétariens à la cantine : Didier Guillaume a tout faux

Après avoir douté de l’impact des pesticides sur la santé, le nouveau ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, s’oppose à l’une des rares avancées du projet de loi EGAlim : l’insertion d’un repas végétarien par semaine dans les cantines.

Il faut se pincer pour réaliser que ces déclarations sont l’oeuvre de notre nouveau ministre de l’agriculture. Il ne semble pas saisir les impacts catastrophiques de l’élevage industriel et de la surconsommation de viande sur l’environnement, le climat, et la santé de nos enfants. Les repas végétariens ne sont pas des “repas de substitution” : c’est le premier pas vers une alimentation saine et respectueuse de notre environnement.

Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) l’écrit noir sur blanc : tous les scénarios proposés pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré incluent des changements de régime alimentaire, notamment la réduction de consommation de protéines animales. « A l’heure du rapport du GIEC, le gouvernement ne devrait porter qu’un seul message, celui de l’urgence de réduire fortement notre consommation de viande, au profit d’une alimentation plus végétale, mais aussi d’une viande locale, issue de l’agriculture écologique, déclare Laure Ducos, chargée de campagne agriculture à Greenpeace France. Les déclarations du ministre font malheureusement craindre un nouveau recul du gouvernement face à l’urgence climatique. »

« De plus, le ministre ne semble pas savoir ce que mangent les enfants à la cantine, continue Laure Ducos. Comme l’a prouvé une enquête de Greenpeace, 70 % des élèves des écoles élémentaires publiques se voient servir de la viande ou du poisson tous les jours. Où est le choix dans ce cas là ? »

Pourtant, sous l’influence criante des lobbies des filières, qui n’hésitent pas à proposer des « activités pédagogiques » vantant les mérites de la viande et des produits laitiers dans les salles de classe, ces mêmes enfants mangent entre 2 et 6 fois trop de protéines à la cantine.

Selon un sondage BVA, une majorité des Français-e-s (59%) est pour l’introduction de repas végétariens dans les cantines.