Réaction de Greenpeace France au discours d’Emmanuel Macron à la COP27

Climat, Océans

Comprendre la cohérence de la politique du chef de l’État en matière environnementale n’est pas chose aisée. Si Greenpeace France se félicite de son annonce sur l’exploitation minière en eaux profondes, l’organisation regrette un discours global sur la question climatique qui reste creux, un immobilisme coupable au regard de l’urgence à agir.

Emmanuel Macron est arrivé à la COP27 avec un bilan national désastreux sur le climat, que ce soit en termes d’ambition, de crédibilité ou de solidarité internationale. Pour autant, il semble se satisfaire de la situation actuelle. Selon Clément Sénéchal, chargé de campagne climat, « aucune mesure précise n’a été prononcée dans ce discours en Égypte concernant les émissions de CO2 françaises ou européennes, pourtant beaucoup trop élevées. Au lieu de cela le président s’est encore une fois illustré en faisant la promotion du nucléaire, fausse solution face à la crise climatique. Pire, sur le sujet brûlant de ces négociations, Emmanuel Macron souhaite paralyser la COP27 : au lieu d’un accord pour un mécanisme de financement pour les pertes et dommages dès cette année, le président se positionne pour un énième dialogue parallèle sur le sujet, dont les travaux seront rendus plus tard. Or désormais, nous n’avons plus le luxe de perdre du temps ».

En revanche, sur le sujet spécifique de l’exploitation minière des fonds marins, Emmanuel Macron vient d’annoncer à la COP27 que la France soutiendrait l’interdiction de toute exploitation des grands fonds marins et la porterait dans les enceintes internationales : Greenpeace France salue cette annonce, qui vient renforcer la position de la France, après les déclarations d’Emmanuel Macron à Lisbonne en juin dernier.

En défendant une interdiction pure et simple de l’exploitation des fonds marins, la France prend la tête de la coalition des pays soutenant un moratoire : « si les mots sont suivis d’actes, cette annonce est une très bonne nouvelle, salue François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France. La France reconnaît enfin la catastrophe environnementale que constituerait le développement de cette industrie et se positionne en leader pour mettre fin à cette menace grandissante pour les océans, comme le demande déjà la communauté scientifique et une coalition d’ONGs et de parlementaires français mobilisés pour un moratoire ».
La deuxième semaine de la réunion du Conseil de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) débute aujourd’hui à Kingston en Jamaïque et doit statuer sur l’avenir de cette industrie. Greenpeace France demande au gouvernement français de relayer cette position dans le cadre de ces négociations par la voix de son ambassadeur permanent en Jamaïque, notamment à travers une position contre l’adoption d’un code minier visant à réguler cette pratique dès juillet 2023.