Présidentielle : E. Macron, un candidat pas crédible face à la crise environnementale et climatique

Selon plusieurs sources de presse, Emmanuel Macron doit officialiser sa candidature à la présidentielle demain, le jour de la clôture du dépôt des parrainages devant le Conseil constitutionnel.
En l’absence de programme à ce stade, le candidat Emmanuel Macron se lance dans la course à la présidentielle sur la base d’un bilan très faible en matière d’écologie. 

La crise climatique ne cesse de s’aggraver, comme vient de le montrer le dernier rapport du GIEC rendu public en début de semaine. L’un des enseignements majeurs de ce travail scientifique est que la prochaine décennie sera cruciale pour nous mettre sur les rails d’une trajectoire compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris, qui prévoient de maintenir le réchauffement climatique sous la barre de 1,5°C d’ici 2050.
De plus, la guerre engagée en Ukraine rappelle de façon tragique qu’il est urgent que les responsables politiques du monde entier s’attaquent sérieusement au problème de notre addiction aux combustibles fossiles.

Paris, 16 mars 2019

Un quinquennat perdu pour le climat

Malgré l’urgence, le bilan écologique d’Emmanuel Macron est marqué par une inaction patente que résume parfaitement le jugement de l’Affaire du Siècle qui a condamné l’Etat pour ses manquements en matière de lutte contre le changement climatique.
Ce constat d’échec, également souligné par le Haut Conseil pour le climat, s’accompagne de nombreux reculs sur le front climatique et écologique pendant ces cinq dernières années : rétropédalage sur le glyphosate et les néonicotinoïdes, subventions aux énergies fossiles, argent public offert à des entreprises polluantes sans contreparties solides, retard sur les énergies renouvelables, ou encore soutien à l’extraction minière dans les grands fonds marins.
Refusant par principe de questionner le modèle économique en place et de s’emparer du concept de “sobriété”, Emmanuel Macron et sa majorité sont passés à côté des enjeux clés de la transition écologique et sociale.
La faiblesse de la loi climat, issue de la Convention citoyenne, en est l’exemple le plus frappant.

« L’entrée d’Emmanuel Macron en campagne n’augure rien de bon pour les questions du climat et de l’environnement. Ce quinquennat a été celui des promesses trahies et des opportunités manquées. Rarement un président n’a mis autant en avant l’écologie dans les paroles sans que les actes ne suivent. A l’heure du bilan, il est surtout le champion des cadeaux aux entreprises climaticides et des fausses solutions », analyse Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

Par ailleurs, l’exercice du pouvoir sous Emmanuel Macron s’est caractérisé par un mépris certain pour la société civile, en particulier à l’égard des associations environnementales, et s’est fréquemment soldé par le fait du prince, à l’instar de la dernière annonce du candidat-président sur la relance du nucléaire, en l’absence de tout débat démocratique.

Le climat doit être au cœur du débat présidentiel

« Cette élection présidentielle constitue un moment charnière dans le contexte d’emballement de la crise écologique. L’inertie du quinquennat précédent n’est pas une fatalité : certain·es candidat·es, portent une vision ambitieuse et proposent des mesures structurantes à la fois pour le climat, l’environnement et la justice sociale », poursuit Jean-François Julliard.

Au-delà du seul cas Macron, d’autres candidat·es – notamment à droite et à l’extrême droite de l’échiquier politique – continuent comme lui d’esquiver ou de maltraiter l’enjeu climatique et écologique. Ce sujet crucial pour l’humanité ne peut se réduire à des polémiques caricaturales sur « l’écologie punitive », à des débats stériles sur le « modèle Amish » ou à des positionnements rétrogrades sur le futur énergétique de la France.

Il est essentiel d’accorder toute leur place à l’écologie et au climat dans le débat présidentiel et de donner à voir les niveaux d’engagement très différents des candidat·es sur le sujet.
Plusieurs sondages montrent que le dérèglement climatique, avec le pouvoir d’achat, est un enjeu capital de cette élection pour les Français et Françaises.

Des marches climat sont organisées dans toute la France le 12 mars prochain pour porter des demandes fortes et exiger que nos politiques prennent enfin leurs responsabilités.