Plateforme Total en Mer du Nord : la mission scientifique de Greenpeace sur le retour

Climat

Paris, le 2 avril 2012 – Aujourd’hui, un bateau affrété par Greenpeace a passé 12 heures à 3,7 kilomètres de la plateforme Elgin de Total, en mer du Nord. L’organisation écologiste a prélevé des échantillons d’eau de mer, d’air et des hydrocarbures présents à la surface de l’eau.

Le « Koenigin Juliana » a quitté le site en fin de journée et atteindra le port de Vuxhaven, en Allemagne, mercredi matin. Une fois à terre, les échantillons prélevés seront analysés par un laboratoire indépendant afin de déterminer si la fuite de gaz a pu occasionner des dégâts pour la faune et la flore marine. Les résultats de ces analyses devraient être connus dans une dizaine de jours.

Les observations visuelles effectuées par les membres de Greenpeace présents à bord ont permis de confirmer la présence d’une nappe d’hydrocarbures à la surface de l’eau. Il s’agit probablement de gaz de condensat, un hydrocarbure léger. La nappe observée s’étendait sur plusieurs kilomètres carrés.

Dans l’attente de l’analyse des échantillons

« Greenpeace s’est rendue rapidement sur place afin de mener une observation scientifique indépendante et de ne pas laisser Total être la seule source d’informations sur cet accident », précise Anne Valette, chargée de campagne Énergie-Climat chez Greenpeace France. « L’analyse des échantillons permettra de déterminer si la fuite de gaz est susceptible d’occasionner des dégâts importants pour l’environnement. »

Une entrée dans l’Histoire non prévue par Total

Total présentait avec fierté la plateforme d’Elgin comme une référence mondiale, supposée faire date dans l’Histoire de l’industrie pétrolière pour ses standards de sécurité élevés.

« Malheureusement, la plateforme de Total est en train d’entrer dans l’Histoire, mais pour d’autres raisons. Quelle que soit l’ampleur des dégâts pour l’environnement, elle apporte la preuve irréfutable que les incidents graves sont inévitables lorsqu’il s’agit de forage offshore profond », précise Anne Valette.

Aujourd’hui en mer du Nord, et demain ?

En mer du Nord, les compagnies pétrolières ont des dizaines d’années d’expérience derrière elles et ces mêmes compagnies proclament que le niveau de sécurité y est très élevé. L’incapacité de Total à colmater rapidement cette fuite fait craindre le pire : les compagnies pétrolières – Total comprise – projettent de forer dans des conditions beaucoup plus difficiles, en grande profondeur et dans des conditions climatiques extrêmes, en Arctique, en Guyane ou en Méditerranée. Jusqu’à quand continuera-t-on cette course absurde à un pétrole plus cher, plus loin et plus risqué ?

La fuite de gaz sur la plateforme d’Elgin s’est déclarée le 25 mars 2012. Depuis, plus de 200 000 m3 de méthane s’échappe à l’air libre.