Nucléaire : Greenpeace invite le Brésil aux BNP Paris Masters Series, pour dire stop aux investissements radioactifs !
Paris, 14 novembre 2010 – A la fin de la finale des BNP Masters Series à Bercy cet après midi, 4 danseurs de samba brésiliens, militants de Greenpeace dans ce pays, ont manifesté sur le court à l’issue de la finale, pour dire à la BNP de ne pas investir dans un projet de réacteur nucléaire dangereux, à Angra dans l’Etat de Rio.
La BNP joue avec la sûreté des brésiliens
Alors qu’hier, Greenpeace sensibilisait les spectateurs du tournoi de tennis sponsorisé par la BNP sur ses investissements radioactifs (voir http://bit.ly/bq8q65), aujourd’hui ce sont 4 danseurs de samba brésiliens qui sont venus demander, sur le court, à la BNP de ne pas investir dans un réacteur nucléaire dangereux à Angra dos Reis, à 150 km de Rio. Ce projet ne correspond tout simplement pas aux minima de sûreté en vigueur aujourd’hui au niveau international. La construction de ce réacteur a commencé en 1984 pour s’arrêter en 1986, au moment de Tchernobyl, faute de financements internationaux. Alors que 70% des pièces du réacteur sont stockées sur le site depuis cette date, et que le projet correspond aux standards de sûreté d’avant Tchernobyl, la construction a recommencé en juin dernier… car les financements internationaux se débloquent.
« Depuis juillet, un procureur brésilien demande, sans succès, à la compagnie d’électricité brésilienne ainsi qu’à l’autorité de contrôle de la sûreté brésilienne de stopper la construction à Angra tant que ce projet viole les normes de sûreté internationales, le minimum requis dans le monde » souligne Sophia Majnoni d’Intignano, chargée de campagne nucléaire à Greenpeace France. « Par exemple, ce projet ne comporte aucune étude du risque d’accident nucléaire, comme l’exigent les traités internationaux. Ce projet est d’un autre âge, il ne pourrait clairement pas voir le jour en France. »
La BNP, première banque nucléaire au monde
La BNP a consacré plus de 13,5 milliards d’Euros à des transactions radioactives entre 2000 et 2009, se classant au premier rang mondial des banques investissant dans le secteur. Mais pourquoi investir dans des projets si dangereux ? Car la BNP n’assume pas les risques financiers liés à ces investissements. Ce sont en effet les Etats nucléaires, tels que la France, qui garantissent ce genre de prêts et en assument les risques financiers. La BNP prête donc de l’argent à l’aveugle, grâce au soutien des Etats, sans être capable d’analyser correctement ce qu’elle finance.
« Les clients de la BNP devraient pouvoir exiger que leur banque utilise leur argent pour les énergies renouvelables plutôt que pour ressusciter un réacteur du passé. Le Brésil n’a pas besoin de plus de nucléaire, le pays possède de nombreuses ressources pour les énergies renouvelables », explique Jan Beránek, responsable de la campagne nucléaire pour Greenpeace International.
La BNP ne doit pas s’impliquer dans le financement d’Angra
Sans le soutien de la BNP à ce projet, la construction d’Angra devra donc s’arrêter. Car le nucléaire coûte de l’argent, beaucoup d’argent. Et sans les capitaux des banques privées, ces projets ne pourraient pas voir le jour : le coût du projet à Angra est évalué à 4 milliards d’Euros. Selon les informations parues dans la presse brésilienne, les banques françaises auraient fait une offre de 1,1 milliard d’Euros.
« Il est grand temps que la BNP assume ses responsabilités en tant que financeur, d’une part en se retirant de ce projet dangereux, dont la banque n’a pas évalué le risque en matière de sécurité nucléaire, d’autre part en ne s’engageant pas dans le financement de projets dont elle n’est pas prête à assumer le risque financier » conclut Sophia Majnoni d’Intignano.