Nouvelle livraison d’uranium enrichi russe : Framatome / EDF continuent de commercer avec la Russie
Hier, lundi 13 octobre 2025, le cargo Mikhaïl Dudin, en provenance de Saint-Pétersbourg, a déchargé 12 fûts d’uranium enrichi russe dans le port de Dunkerque en présence de plusieurs gendarmes français du PSMP, le Peloton de sûreté maritime et portuaire. Ces fûts ont été photographiés à bord du cargo et sur le quai.

© Greenpeace
Des photos du cargo et du déchargement sont disponibles ici
Alors que la déconnexion intentionnelle par la Russie de la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée illégalement par Rosatom, du réseau électrique ukrainien et son plan de redémarrage des réacteurs constituent une nouvelle escalade dans la menace nucléaire, le commerce entre la Russie et la France continue. Les 12 fûts d’uranium enrichi russe déchargés hier matin ont été transférés sur trois camions de la société Transrad.
Sur son trajet entre Saint-Pétersbourg et Dunkerque, le Mikhaïl Dudin, immatriculé sous un pavillon de complaisance (Panama), s’était arrêté au large de la Suède puis au large des Pays-Bas, pour des raisons “techniques” [1]. Contrairement aux autres livraisons observées cette année, plusieurs gendarmes du Peloton de sûreté maritime et portuaire (PSMP) étaient présents. Le PSMP est une unité spécialisée d’une quarantaine de gendarmes maritimes, qui ont pour mission d’assurer la surveillance et la sécurisation des zones maritimes et portuaires, civiles comme militaires.
Les camions chargés d’uranium enrichi en provenance de Russie partent généralement à destination de Romans-sur-Isère ou de Lingen, en Allemagne, pour livrer leur cargaison sur ces deux sites exploités par des filiales d’EDF, Framatome et Advanced Nuclear Fuels (ANF), où sont fabriqués des combustibles d’uranium pour les centrales nucléaires françaises et d’autres pays européens.
“L’impunité dont jouit toujours l’industrie nucléaire au sujet de sa collaboration avec l’entreprise étatique russe criminelle Rosatom est scandaleuse, rappelle Pauline Boyer, chargée de campagne Nucléaire pour Greenpeace France. Les réacteurs français et européens marchent encore en partie à l’uranium russe. Ce commerce finance le régime de Vladimir Poutine et maintient la force géopolitique que Rosatom confère à la Russie. EDF et ses filiales doivent mettre un terme à leurs contrats toxiques avec Rosatom”.
Note aux rédactions