Nicolas Sarkozy reçoit le Président indonésien puis des dirigeants africains à Paris. Des financements et des engagements concrets sont urgents pour protéger les forêts

Climat

Paris, le 14 décembre 2009 – Alors qu’à Copenhague les négociations patinent, le Président Nicolas Sarkozy reçoit aujourd’hui, à Paris, son homologue indonésien Susilo Bambang Yudhoyono pour évoquer la question de la protection des forêts. Mercredi sont annoncés les chefs d’État du bassin du Congo ainsi que Gordon Brown, le Premier ministre britannique.

Greenpeace attend qu’à l’issue de ces réunions parisiennes, la France et le Royaume-Uni précisent enfin quel chiffre ils comptent défendre à Copenhague concernant les financements que les pays industrialisés doivent débloquer pour protéger les forêts sur le moyen et long terme (après 2012). Ils doivent aussi préciser le montant de leur participation à cette enveloppe globale.

L’Indonésie doit aller beaucoup plus loin
La déforestation est responsable de 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’Indonésie est le troisième pays émetteur de gaz à effet de serre, du fait de la déforestation. « Les engagements indonésiens ne marquent aucun progrès sur la question de la déforestation. L’Indonésie doit faire beaucoup plus pour la protection de ses forêts, avec le soutien financier des pays industrialisés, explique Jérôme Frignet, en charge de la campagne Forêts de Greenpeace France. Copenhague constitue peut-être la dernière chance de sauver les forêts indonésiennes qui, au rythme actuel, auront quasiment disparu dans quinze ans. »

La France : déclarations ambitieuses, engagements trop faibles
Dans sa volonté de s’afficher comme un leader de la lutte contre les changements climatiques, le Président français multiplie les initiatives et les rencontres sur les enjeux liés aux forêts : déplacement en Amazonie, réception des chefs d’Etat d’Indonésie et du bassin du Congo cette semaine, etc.

Concernant le soutien financier à fournir aux pays en développement, essentiel pour les aider à faire face aux changements climatiques et à relever leurs ambitions à Copenhague, la France vient de chiffrer un engagement à court terme, sur les trois prochaines années. C’est nécessaire mais insuffisant !

« Nicolas Sarkozy fait de beaux discours, mais le compte n’y est pas, reprend Jérôme Frignet. À Copenhague, le véritable enjeu consiste à s’engager sur l’après-2012. Sur les 110 milliards d’euros nécessaires tous les ans, 30 milliards doivent être alloués à la protection des forêts pour que l’objectif « zéro déforestation » soit atteint en 2020. »

L’industrie bouge. Qu’attendent les politiques ?
Le 10 décembre, Unilever a annoncé qu’il rompait son contrat d’approvisionnement avec Sinar Mas, jugeant le principal producteur d’huile de palme indonésien « impliqué dans des pratiques environnementales inacceptables ». Cette décision fait suite à la sortie d’un rapport de Greenpeace démontrant clairement que Sinar Mas est impliqué dans de la déforestation sauvage (sans permis de déboisement) et dans la destruction de tourbières, dans le plus grand mépris des lois indonésiennes.

« Unilever a pris la seule décision qui s’impose sur la base des preuves apportées par Greenpeace contre son fournisseur indonésien, commente Jérôme Frignet. Mais les autorités Indonésiennes ne semblent toujours pas déterminées à empêcher les compagnies comme Sinar Mas de détruire massivement les forêts. »

Pour en savoir plus, voir l’appel de Greenpeace « Zéro déforestation » déjà signé par plus de 100 000 internautes sur www.greenpeace.fr/zero-deforestation