Mortalité des abeilles : une nouvelle étude de l’EFSA accable les néonicotinoïdes

Agriculture

Paris, le 26 août 2015 – L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié aujourd’hui une étude attendue à propos des dangers de l’utilisation par pulvérisation de trois pesticides néonicotinoïdes pour la santé des abeilles.

Au terme de son évaluation des risques associés à la pulvérisation du thiaméthoxame (produit par Syngenta), de la clothianidine et de l’imidaclopride (produits par Bayer), l’EFSA a conclu que « des risques élevés avaient été identifiés ou ne pouvaient pas être exclus ». Dans cette nouvelle étude, l’EFSA souligne également que l’évaluation des risques pour les pollinisateurs autres que les abeilles « ne peut pas être menée à bien faute de données scientifiques ».

« L’EFSA a confirmé ce que de nombreuses études scientifiques avaient déjà établi : les néonicotinoïdes représentent une grave menace pour les abeilles et l’avenir de l’agriculture », déclare Suzanne Dalle, chargée de campagne Agriculture pour Greenpeace France.

Une décision de la Commission attendue d’ici la fin de l’année
Ces trois pesticides font actuellement l’objet d’une interdiction partielle à l’échelle européenne, mais cette interdiction arrivera à échéance le 31 décembre 2015. La Commission européenne va s’appuyer sur l’évaluation de l’EFSA pour décider de l’avenir de cette mesure.

« Suite à la publication de cette étude accablante, il est nécessaire que la Commission étende l’interdiction de ces substances à tous les usages et à toutes les cultures, et qu’elle mette fin au système de dérogations à la carte actuellement en vigueur, poursuit Suzanne Dalle. Des alternatives non chimiques existent : l’Union européenne devrait encourager les agriculteurs à les appliquer et le gouvernement français devrait investir dans ces alternatives ».

Les lacunes dans l’interdiction actuelle
L’interdiction européenne porte actuellement sur ces trois néonicotinoïdes et ne couvre pas tous les usages de ces pesticides ni toutes les cultures. Ainsi, par exemple, leur application dans les vergers est autorisée après la floraison, ainsi que leur utilisation en serres. Par ailleurs, certains États membres ont accordé des dérogations, comme le Royaume-Uni pour les cultures de colza.

Investir dans les alternatives non chimiques
Dans un rapport publié récemment, Greenpeace rappelle qu’il existe de nombreuses méthodes alternatives aux pesticides : les cultures associées, l’introduction de plantes hôtes de prédateurs naturels, le recours aux phéromones et à la confusion sexuelle, l’utilisation de l’argile kaolinite pour protéger les feuilles et empêcher les insectes de les attaquer, etc. Ces alternatives permettront de s’orienter vers une agriculture durable et sans pesticides chimiques.