MON 810 : Nouveau désaveu pour la culture OGM, Greenpeace demande son interdiction

Agriculture

Paris, le 22 décembre 2009 – Aujourd’hui le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB), rend son avis sur le renouvellement de l’autorisation de culture, importation et transformation du maïs MON 810. Cet avis montre clairement que le MON 810 est plus un problème qu’une solution.
En particulier, le comité économique, éthique et social (une des deux composantes du HCB) estime dans sa majorité que le MON 810 présente plus d’inconvénients que d’avantages.
Par ailleurs, le comité scientifique (l’autre composante du HCB) indique que certaines questions posées à l’Agence européenne de Sécurité des Aliments (AESA) n’ont pas obtenu de réponses, laissant un doute sur l’innocuité de ce maïs.

Déjà interdit dans 6 pays
La France, la Grèce, l’Autriche, la Hongrie, l’Allemagne et le Luxembourg n’autorisent pas aujourd’hui la culture du MON 810 grâce à la clause de sauvegarde prévue dans la législation sur les OGM.

Pour Rachel Dujardin, chargée de campagne OGM pour Greenpeace, « Le MON 810 est une vieille culture qui est interdite depuis plus de 10 ans dans certains pays. Les gouvernements doivent maintenir leur clause de sauvegarde et la commission devrait même interdire purement et simplement la culture de ce maïs transgénique ».

La réautorisation du MON 810 par la Commission européenne (tout OGM doit être réévalué dix ans après son autorisation) sera discutée dans les prochaines semaines. Au vu de l’avis du HCB, il devient évident que les pays ayant invoqué la clause de sauvegarde ne peuvent décemment pas retourner leur veste et doivent même peser sur la commission pour que cette demande de réautorisation soit rejetée.

Greenpeace demande que la culture du maïs génétiquement modifié MON 810 soit définitivement interdite dans l’Union européenne.

Incriminé dans une étude le 11 décembre
Le 11 décembre un organisme indépendant le Crii-Gen (Comité de Recherches et d’Informations sur le Génie Génétiques) a publié une étude inquiétante sur trois OGM autorisés à la consommation humaine et animale en Europe : le MON 863, le NK603 et le fameux MON 810, objet de l’avis du HCB.

Dans un communiqué le Crii-Gen assure que : « Cette publication internationale montre des effets particuliers liés à la consommation de chaque OGM, différents selon le sexe et la dose. Ils sont associés aux foies et aux reins, les principaux organes réagissant lors d’une intoxication alimentaire chimique. D’autres effets touchent le coeur, les surrénales, la rate et les globules sanguins.
Des tests aussi courts et avec si peu d’animaux étudiés par groupe ne peuvent pas apporter des preuves finales de toxicité ou d’innocuité, ils sont cependant assez inquiétants pour réclamer que des études soient refaites sur une durée plus longue, sur plusieurs espèces et générations avec un nombre d’individus garantissant une puissance suffisante des tests statistiques
».

Cette étude, trop récente, n’a pas été prise en compte dans l’avis du HCB. Cependant elle met en avant les incertitudes et les risques potentiels du MON 810.
Elle confirme la demande de Greenpeace pour son interdiction en Europe.