Les ministres européens des finances “privés de sortie” : des militants de Greenpeace réclament des fonds pour éviter la banqueroute climatique

Climat

Paris, le 10 mars 2009 – A Bruxelles ce matin, 340 militants de Greenpeace, venus de tous les coins d’Europe ont bloqués les portes du bâtiment européen où les ministres des Finances devaient discuter des fonds à réunir pour aider les pays en voie de développement à faire face aux changements climatiques. Les militants ont cerné le bâtiment et ont empêcher les ministres de sortir tant qu’ils ne s’étaient pas mouillés pour le climat (“Sav€ the Climate”) et n’avaient pas trouvé de solutions pour éviter la faillite à l’ensemble de la planète (“Bail out the Planet”).

« Les ministres européens des Finances consacrent des milliards d’euros d’argent public pour le sauvetage des banques et de leurs dirigeants mais sont incapables d’allouer un centime d’euros lorsqu’il s’agit de répondre à la crise climatique », commente Karine Gavand, chargée de campagne climat pour Greenpeace France.

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et faire face aux impacts d’ores et déjà inévitables des changements climatiques, les pays développés doivent mettre sur la table au moins 110 milliards d’euros par an d’ici à 2020. Cette somme doit permettre d’aider ces pays à mettre en place un modèle énergétique sobre en carbone, à stopper la déforestation et ses émissions de CO2 et à s’adapter aux conséquences déjà désastreuses des changements climatiques.

La contribution des Etats membres de l’UE au plan de sauvetage du climat se fonde sur le niveau de ressource (PIB par habitant) des pays et la responsabilité historique en matière de d’émission de gaz à effet de serre (les émissions actuelles par habitant et les émissions depuis 1990). Suivant ce principe, la contribution de l’Union européenne devrait s’élever à 35 milliards d’€ par an.

« Nos dirigeants n’ont pas réagi aux signes avant-coureurs de la crise financière et nous en payons tous le prix. Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de commettre la même erreur avec la crise climatique. Il faut investir massivement et sans attendre pour éviter l’emballement des changements climatiques, »commente Karine Gavand.

Pour réunir les sommes nécessaires, Greenpeace soutient l’idée d’un mécanisme qui fixe un prix aux émissions de gaz à effet de serre et impose aux pays riches de payer en fonction de leur empreinte écologique.

Les décisions prises aujourd’hui à Bruxelles doivent donner une première idée de la position de l’Union Européenne défendue lors du Sommet des Nations Unies, en décembre 2009 à Copenhague. Les chefs d’état se retrouveront à Bruxelles les 19 et 20 mars pour décider de la contribution financière de l’Union Européenne afin de permettre aux pays en voie de développement de faire face aux changements climatiques. « C’est aujourd’hui à Bruxelles que commencent réellement les négociations qui doivent se terminer à Copenhague en décembre et donner une suite au protocole de Kyoto, déclare Karine Gavand. En effet, les pays émergents, comme la Chine et l’Inde, n’attendent qu’un signal fort des pays industrialisés. C’est ce signal que les chefs d’Etat qui se réunissent les 19 et 20 mars doivent lancer en fixant une contribution ambitieuse de l’Europe », conclut-elle.