Le parc nucléaire français mis au piquet par l’UE

Climat

Paris, le 1er octobre 2012 – Dans l’extrait de son rapport sur les résultats des stress-tests menés dans le cadre de l’évaluation post-Fukushima de toutes les installations nucléaires en Europe, l’Union européenne pointe du doigt les centrales françaises, qui présentent toutes des défauts. Les dix-neuf installations gérées par EDF ne sont pas sûres au regard des standards établis après la catastrophe japonaise. La publication du rapport complet vient d’être décalée au 18 octobre prochain.

« Ce rapport vient confirmer que le nucléaire français n’est pas plus sûr que les autres, bien au contraire, commente Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire de Greenpeace. Ces résultats démontrent une nouvelle fois qu’il va falloir aller bien au-delà de la fermeture de Fessenheim. Le futur débat sur l’énergie doit être l’occasion de discuter d’une véritable sortie du nucléaire en France, d’acter et de décider durant le quinquennat la fermeture d’autres centrales. »

Le nucléaire français va coûter de plus en plus cher
La catastrophe de Fukushima avait démontré de manière tragique que le nucléaire sûr n’existe pas, en France ou ailleurs. Les stress-tests pratiqués en France et le rapport de la Cour des comptes publié en début d’année avaient scellé le sort du nucléaire « peu cher ». Les investissements « post Fukushima » pour une mise à niveau du parc aux nouvelles normes de sûreté ainsi que les coûts de sûreté liés à une éventuelle prolongation de la durée de vie des centrales, qui arrivent pour une partie d’entre elles à 40 ans, s’élèvent de plus en plus.

« La publication de ces stress-tests souligne, en filigrane, que l’acharnement français à prolonger notre dépendance à l’énergie nucléaire, que ce soit à 75% ou à 50%, va coûter de plus en plus cher au contribuable français. Le quinquennat et le débat sur l’énergie qui s’annonce doivent être l’occasion de faire le bon choix et d’investir dans les énergies d’avenir, renouvelables, économies et sobriétés énergétiques. Nucléaire ou énergies d’avenir, il va falloir choisir », ajoute Yannick Rousselet.

Une étude alarmante, malgré de nombreux risques pas pris en compte
L’étude européenne met l’accent sur le risque sismique, d’inondation, des problèmes de stockage du matériel de secours. Lors de l’élaboration des stress-tests français, sur lesquels sont basés les conclusions de l’étude européenne, Greenpeace avait déjà pointé l’absence de prise de compte d’un certains nombres de risques d’origine humaine, intrusion malveillante, crash d’avion, virus d’informatique. C’est encore le cas ici. Idem, d’autres facteurs de risque ont été ignorés, comme le risque industriel, le bassin de population, les risques liés à l’amont de la filière (les choix du combustible, etc.).

« Ces stress-tests montrent les nombreuses failles du vieillissant parc nucléaire français mais ne les analysent pas toutes. Il ne s’agit que d’un point de départ. On devrait analyser et prendre en compte l’ensemble des facteurs de risque », conclut Yannick Rousselet.

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