Le Conseil des ministres de l’Environnement : Jean-Louis Borloo doit faire preuve d’ambition.

Climat

Les ministres européens de l’Environnement et de l’Énergie se réunissent les 5 et 6 juin pour discuter du plan qui doit permettre à l’Union européenne (UE) de réduire de 20 à 30 % ses émissions de gaz à effet de serre, et de porter à 20 % la part des renouvelables dans la consommation, d’ici à 2020.

« Pour respecter ces engagements, l’UE doit impérativement faire preuve d’ambition sur la future réglementation visant à limiter les émissions de CO2 des automobiles, estime Anne Valette, de la campagne Climat à Greenpeace France. À deux jours de ce Conseil des ministres, nous appelons Jean-Louis Borloo à défendre non un texte au rabais, qui correspondrait aux seuls intérêts de court terme des constructeurs automobiles allemands, mais une réglementation à la hauteur du défi climatique. Les positions que va prendre le ministre cette semaine donneront la couleur de la présidence française de l’Union européenne, qui commence le 1er juillet. »

Le secteur des transports est le seul à voir ses rejets de gaz à effet de serre augmenter (+ 26 % depuis 1990). Or les constructeurs automobiles, en particulier les allemands, font pression pour réduire l’ambition du projet de législation.

Climat et pouvoir d’achat, même combat !
Des normes ambitieuses, limitant les émissions de CO2 des automobiles et donc leur consommation de carburant, répondraient aussi au problème de l’envolée du prix du pétrole, qui grève lourdement la facture des ménages et repose le problème de la dépendance énergétique de l’Europe.

« Encourager dès aujourd’hui à produire des véhicules moins gourmands en carburant, c’est répondre de manière efficace à l’urgence climatique, à la problématique du pouvoir d’achat et celle de l’indépendance énergétique, reprend Anne Valette. C’est également assurer la compétitivité de l’industrie automobile européenne dans un avenir où le pétrole a de moins en moins sa place. »

Les citoyens sont prêts
D’après une enquête réalisée par l’Ifop pour Direct Assurance et parue le 6 mars 2008 dans le Journal de l’automobile, lors de leur prochain achat de véhicule, 54 % des Français indiquent qu’ils privilégieraient la consommation de carburant. 76 % d’entre eux affirment même être prêts à dépenser plus pour acquérir un modèle permettant de réaliser des économies d’énergie.

Greenpeace appelle Jean-Louis Borloo à :

  • soutenir l’objectif de 120 g de CO2/km à l’horizon 2012, sans autoriser de délai supplémentaire ;
  • inclure, dès 2012, des sanctions financières dissuasives, seule garantie que tous les constructeurs se conformeront à la réglementation ;
  • rejeter le critère du poids et choisir celui de l’emprise au sol du véhicule pour la répartition de l’effort entre les constructeurs ;
  • introduire dès à présent un objectif de 80 g de CO2/km à l’horizon 2020 ;
  • refuser le recours aux agrocarburants au sein de la législation sur les véhicules et à rejeter l’objectif contraignant d’introduire 10 % d’agrocarburants dans les transports en 2020, (inclus dans la directive sur les énergies renouvelables), compte tenu des impacts désastreux que leur utilisation croissante risque d’avoir sur le plan social (prix des matières premières) comme environnemental (déforestation).