Japon : les enfants exposés au même niveau de radioactivité que les travailleurs du nucléaire
Paris, le 22 avril 2011 – Le Japon a décidé de réhausser la dose annuelle maximum autorisée de radiation pour la population de 1 millisievert par an (norme internationale) à 20 millisievert par an. Greenpeace appelle le Japon à revenir sur cette décision.
« 20 millisievert par an, c’est le niveau admis pour les travailleurs du nucléaire ! C’est 20 fois plus que ce qu’on tolère d’habitude pour des citoyens lambda. Admettre que, dans la région de Fukushima, les habitants, et en particulier des enfants, soient exposés à un tel niveau de radioactivité est pure folie, commente Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace. La catastrophe de Tchernobyl nous a montré que les enfants sont bien plus vulnérables que les adultes aux effets des radiations. »
Alors que la contamination radioactive s’étend de jour en jour, il est intolérable de voir le gouvernement japonais augmenter, à sa convenance, la dose maximum de radioactivité acceptable pour les populations, comme si c’était en manipulant les normes qu’on assure la protection des gens exposés aux radiations !
Greenpeace demande à Nicolas Sarkozy d’intervenir
Toute la communauté internationale doit réagir. Les bureaux de Greenpeace, présents dans une quarantaine de pays dans le monde, ont tous adressé une demande d’intervention à leur gouvernement. En France, Greenpeace a adressé un courrier officiel à Nicolas Sarkozy, disponible ici : http://bit.ly/LettreNicolasSarkozy
Le nucléaire sûr n’existe pas
La situation à Fukushima nous rappelle la dure réalité des accidents nucléaires. La contamination radioactive a déjà pris des proportions choquantes. Hier, de l’iode radioactif a été détecté dans le lait maternel de quatre femmes habitant à l’est et au nord-est de Tokyo. Autour de Fukushima, l’eau, les sols et l’air sont contaminés. La zone d’évacuation, couvrant un rayon de 20km autour de la centrale, vient d’être déclarée « zone interdite ». Des dizaines de milliers de personnes ne pourront donc plus retourner chez elle avant très longtemps et peut-être même jamais.
« Ce qui se passe au Japon est malheureusement l’illustration parfaite de ce qu’est le risque nucléaire : contamination à l’ampleur totalement incontrôlable, populations chassées de chez elle, terres inhabitables, etc. Contrairement à ce qu’osent encore prétendre des gens comme Areva, EDF ou Nicolas Sarkozy et son gouvernement, le nucléaire sûr n’existe pas, ajoute Yannick Rousselet. Et la France ne détient pas la solution miracle. Son futur réacteur EPR ne sera pas plus sûr que les autres : comme toute installation nucléaire, il sera générateur de risques totalement imprévisibles. Une décision politique de sortie du nucléaire doit être prise dès que possible. »
Greenpeace demande :
– une décision gouvernementale immédiate d’un plan de sortie du nucléaire,
– l’annulation du projet d’EPR à Penly (Seine maritime),
– l’arrêt immédiat du chantier EPR de Flamanville (Manche),
– l’abandon par Areva des négociations avec l’Inde sur le projet d’EPR de Jaïtapur,
– le retrait d’Areva des projets de centrales à Bélené (Bulgarie) et Angra (Brésil).
« Le nucléaire, comme le pétrole, est une énergie du passé. La France est aujourd’hui à la croisée des chemins : ou elle rempile avec l’EPR et le nucléaire, ou elle se dote d’un système énergétique moderne, décentralisé, économique, propre et renouvelable », conclut Yannick Rousselet