Greenpeace tente de libérer les thons rouges en Méditerranée

Océans

Paris, le 7 juin 2010 – Nouvelle tentative de libérer des thons rouges par des militants de Greenpeace, en début d’après-midi. En mer Méditerranée les activistes ont tenté d’ouvrir une cage de transport des thons vers les fermes d’engraissement, au large des côtes maltaises, mais ont dû stopper leur action avant d’avoir pu libérer les thons.

Les activistes de Greenpeace ont tenté d’ouvrir une cage de transport
Les militants de Greenpeace, depuis des zodiacs, ont réussi à détacher la cage de transport de son remorqueur. D’autres militants ont ensuite tenté d’ouvrir la cage pour libérer les poissons. Ils ont malheureusement dû se retirer avant de les libérer pour éviter un affrontement avec des thoniers senneurs repérés à l’approche. Il n’y a eu aucun contact entre les activistes de Greenpeace et les équipages des bateaux de remorquage. Un des bateaux accompagnant le remorqueur a tamponné l’Arctic Sunrise qui était stationné près de la cage. Cette cage de transport contenait entre 100 et 200 tonnes de thons rouges, remorqués, vivants, vers des fermes d’engraissement dans les eaux tunisiennes. Le chargement appartient à l’engraisseur, un industriel dont on ne connaît pas la nationalité, et était transporté par un remorqueur tunisien. La pêche au thon rouge en Méditerranée est une véritable industrie, dont l’engraissement est une partie importante : entre juin et février, les thons sont gavés dans des fermes aquacoles, pour prendre du poids et donc de la valeur à l’export, principalement vers le Japon. Retrouvez toutes les phases de l’industrie du thon sur www.greenpeace.fr/thon-rouge/industrie-du-thon.

Interférer sur toutes les actions de pêche : seul moyen pour sauver l’espèce
Le quota accordé pour 2010 s’élève à 13 500 tonnes alors que les scientifiques de l’Iccat, l’organisation qui gère la pêche du thon rouge, estiment qu’avec une limite à 8 000 tonnes, on aurait seulement une chance sur deux de voir le stock se reconstituer d’ici à 2022. Force est de constater que la France, l’Union européenne, la Cites, et l’Iccat elle-même ont ignoré les recommandations scientifiques.

« Les lois et quotas actuels ne permettent pas de sauver une espèce en voie de disparition, souligne François Chartier, chargé de campagne Océans. Nous avons donc le devoir d’interférer autant que possible sur toutes les opérations de pêche, que ce soit de capture ou de remorquage, tous pavillons confondus. »

La solution est politique: moratoire sur le pêche et réserves marines
Greenpeace demande un arrêt immédiat de la pêche industrielle et estime que les pêcheurs sont victimes d’une gestion politique catastrophique de la pêcherie, au niveau européen comme français. La France a une des premières flottes européennes de thoniers senneurs, avec 17 bateaux. Elle aurait dû suivre l’exemple de l’Italie, qui a imposé un moratoire à ses pêcheurs industriels : ceux-ci sont restés à quai et seront indemnisés. Plus globalement, Greenpeace demande un moratoire immédiat sur la pêche au thon rouge et la création de réserves marines, notamment sur la zone des Baléares où cette espèce se reproduit.

« À grands coups de subventions, la France et l’Union européenne ont créé un nombre trop important de bateaux suréquipés, explique François Chartier. Nous appelons aujourd’hui Bruno le Maire, Ministre d’Agriculture et de la Pêche, à assumer sa responsabilité et à rappeler les bateaux français au port. Signez la pétition sur www.greenpeace.fr. »