Greenpeace s'invite chez EDF : le nucléaire sûr n'existe pas

Climat

Paris, le 21 avril 2011 – Alors que l’électricien français tient sa première conférence de presse depuis la catastrophe de Fukushima, Greenpeace s’invite au siège parisien d’EDF, disposant sur la façade banderoles et autocollants portant le message « Le nucléaire sûr
n’existe pas ».

Images disponibles sur www.newscastwire.com/fr/org/greenpeace

« La situation japonaise nous rappelle douloureusement que l’énergie nucléaire est extrêmement dangereuse, déplore Sophia Majnoni, en charge de la campagne Nucléaire pour Greenpeace. Contrairement à ce que prétendent Areva, EDF ou Nicolas Sarkozy et son gouvernement, la France ne détient pas la solution miracle. Son futur réacteur EPR ne sera pas plus sûr que les autres : comme toute installation nucléaire, il sera générateur de risques incontrôlables et imprévisibles. Une décision politique de sortie du nucléaire doit être prise dès que possible. »

EPR : une fausse solution, le nucléaire sûr n’existe pas
EDF et le gouvernement français répondent « EPR » à toutes les interrogations sur la sûreté nucléaire. Aucun réacteur de ce type n’est actuellement en fonctionnement. Deux chantiers sont en cours en Europe, l’un en Finlande, l’autre en France à Flamanville (Manche). Le bilan est d’ores et déjà édifiant :
– en Finlande, quatre ans de retard et un surcoût de 2,7 milliards d’euros ;
– en France, deux ans de retard et un surcoût de 2,3 milliards d’euros ;
– et, dans les deux cas, de nombreux problèmes de sûreté émaillent les chantiers.

Il y a quelques semaines le président de l’Autorité de sûreté nucléaire, André-Claude Lacoste, pointait du doigt quatre failles importantes de sécurité en relation directe avec la situation de Fukushima. De ce fait, l’ASN « envisage » de mettre en place un moratoire sur la construction de ce nouveau réacteur en France.

La France est engagée dans plusieurs projets EPR dans le monde, dont deux en Inde, dans la région de Jaïtapur, une zone connue pour l’extraordinaire richesse de sa biodiversité et… pour son risque sismique très élevé ! Le projet se développe dans des conditions désastreuses et sur fond de forte contestation populaire. Lundi 18 avril, un opposant a été tué par la police lors d’une manifestation.

Greenpeace demande :
– l’annulation du projet d’EPR à Penly (Seine maritime),
– l’arrêt immédiat du chantier EPR de Flamanville (Manche),
– l’abandon par Areva des négociations commerciales avec l’Inde sur le projet EPR de la région de Jaïtapur,
– le retrait immédiat d’Areva des projets de centrales nucléaires en Bulgarie (Bélené) et au Brésil (Angra),
– l’arrêt de la production du combustible Mox,
– une décision gouvernementale immédiate de sortie du nucléaire.

« Dans les années 1970, suite à une décision politique, la France a développé en vingt ans le deuxième parc nucléaire du monde, conclut Sophia Majnoni. La France est aujourd’hui à nouveau à la croisée des chemins. Elle doit se doter d’un système énergétique moderne, décentralisé, économique et renouvelable. »