Greenpeace reçue à l'Élysée : Nicolas Sarkozy doit arrêter l'EPR

Climat

Paris, le 2 mai 2011, midi – Depuis ce matin, Greenpeace bloque le chantier EPR de Flamanville et demande l’arrêt immédiat des travaux. L’ONG, reçue à l’Élysée à 13 h, va aller directement délivrer ce message à Nicolas Sarkozy, pour deux raisons majeures :
– l’EPR pose des problèmes de sûreté, le nucléaire sûr n’existe pas ;
– impossible de débattre si les affaires continuent « comme si de rien n’était ».

EPR ou non : le nucléaire sûr n’existe pas
« EPR » : EDF et le gouvernement français répètent ces trois lettres à l’envi, comme réponse incantatoire à toutes les interrogations portant sur la sûreté nucléaire. Mais il faut rappeler qu’aucun réacteur de ce type n’est encore en fonctionnement ! Deux chantiers sont en cours en Europe, l’un en Finlande, l’autre en France à Flamanville (Manche). Sur ces deux chantiers, s’accumulent retards, surcoûts et problèmes de sûreté. En savoir plus.

Peu après le début de la catastrophe de Fukushima, le président de l’Autorité de sûreté nucléaire lui-même, André-Claude Lacoste, décrivait plusieurs failles de sûreté importantes, relevées sur l’EPR et en relation directe avec l’origine et le déroulement de l’accident nucléaire japonais (générateurs de secours disposés au pied de la falaise, au niveau de la mer ; piscines d’entreposage de déchets sans enceinte de confinement ; salle de contrôle-commande située à proximité du réacteur ; récupérateur de corium problématique). L’ASN « envisage » un moratoire sur le chantier de Flamanville, ce à quoi se refusent EDF et le gouvernement, lancés dans une véritable fuite en avant.

Arrêt du chantier EPR, condition d’un débat serein sur l’énergie
Ce message, Greenpeace va aller directement le porter à Nicolas Sarkzoy, l’ONG étant reçue à 13 h aujourd’hui à l’Elysée, avec d’autres associations écologistes, sur invitation de Nicolas Sarkozy. Lequel, depuis le début de la catastrophe de Fukushima et en particulier la semaine dernière, a multiplié les déclarations scandaleuses, pour couper court au débat sur l’énergie et le nucléaire, naissant dans l’opinion publique.

Greenpeace estime que, malheureusement, les conditions préalables à un débat serein, bien informé et démocratique font actuellement défaut :
– la suspension immédiate de tous les projets nucléaires français, en France et à l’étranger : arrêt du chantier de Flamanville, annulation du projet de Penly, abandon des négociations avec l’Inde (deux EPR prévus sur une faille sismique), l’Afrique du sud, l’Italie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ;
– la garantie d’un accès à une information objective et contradictoire sur l’énergie nucléaire – les risques, les coûts, son impact sur les émissions de gaz à effet de serre, son rôle en termes d’indépendance énergétique, etc. – grâce notamment à la levée du « secret défense » et du secret commercial ;
– le retrait immédiat d’Areva des projets en Bulgarie (Bélené) et au Brésil (Angra) ;
– une décision gouvernementale immédiate de sortie progressive du nucléaire.

Motion de défiance envers Nicolas Sarkozy et son gouvernement
Il y a quatre ans, Greenpeace a, avec d’autres organisations, fortement contribué à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement et participé activement à ce débat inédit. Depuis, nous avons assisté à de multiples renoncements et voltes-faces qui valent aujourd’hui, pour Greenpeace, comme une motion de défiance à l’égard de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement.

Où en est l’action de blocage à Flamanville ?
Greenpeace applique de fait, depuis ce matin, le moratoire sur le chantier EPR de Flamanville réclamé par beaucoup, dont l’ASN. Les grimpeurs de Greenpeace occupent toujours trois grues, empêchant toute activité sur le chantier de l’EPR de Flamanville. Les ouvriers ont été renvoyés chez eux. Suivez l’action sur Twitter @greenpeacefr