Glyphosate : “le travail de sape de Monsanto l’emporte sur le principe de précaution”

Agriculture

Contre toute attente, une majorité qualifiée d’Etats membres de l’Union européenne se sont prononcés en faveur d’un renouvellement du glyphosate pour cinq ans, sans aucune restriction. Une décision scandaleuse, portée notamment par le revirement de l’Allemagne, passée d’abstentionniste à favorable à cette réautorisation.

© Brian Berg / Greenpeace

« Il est inacceptable qu’une telle proposition ait été validée, déclare Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture. Cinq ans, c’est beaucoup trop long. Et sans aucune restriction, cela revient à seulement repousser le problème à plus tard. Alors que les éléments scientifiques  sont là pour prouver le caractère probablement cancérigène du glyphosate, on continue comme si de rien n’était avec un système qui va droit dans le mur. C’est tout simplement scandaleux et la preuve, une nouvelle fois, que le travail de sape de Monsanto comme on a pu le voir avec les Monsanto Papers l’emporte sur le principe de précaution.

Pourtant des Etats membres clefs, comme la France, ont voté contre cette autorisation, des millions de citoyens européens ont affirmé ne plus vouloir de ce poison en Europe, le Parlement européen s’est prononcé de son côté en faveur de restrictions. Il y a un véritable manque de vision politique à l’échelle européenne sur l’agriculture. C’est maintenant à la France et au ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, d’agir à l’échelle nationale et de mettre en place un plan de transition pour les agriculteurs français, avant la fin du quinquennat ».