Dissémination de ballons OGM devant l'Assemblée nationale

Agriculture

Paris, le 20 mai – Devant l’Assemblée nationale, Greenpeace vient de lâcher 1000 ballons jaunes gonflés à l’hélium. Allant partout au gré du vent, ils symbolisent la dissémination et la contamination de l’environnement par les OGM que les députés s’apprêtent à voter. Cette loi n’est pas la loi de protection qu’attendent les Français. Greenpeace appelle les députés à la rejeter.

« En votant cette loi qui légalisera la culture des OGM et les risques qui y sont associés, la majorité UMP joue avec le feu ! déclare Arnaud Apoteker, de Greenpeace France. Il faut alors qu’elle ait le courage de dire la vérité aux Français : à partir du moment où on cultivera des OGM, ils seront obligés d’en consommer, même si ça commence à faible dose. »

© Pierre Gleizes

Comme ces ballons, portés par le vent sur des dizaines de kilomètres, le pollen des plantes génétiquement modifiées ne se soucie pas des « distances de protection » et des lois créées par l’homme. Il va où le vent le mène. Sa dissémination est inévitable, incontrôlable : les OGM risquent de contaminer irrémédiablement les cultures traditionnelles et l’alimentation. C’est pourquoi cultiver ces plantes en plein champ, alors que l’on ignore leurs risques potentiels sur la faune, la flore et la santé humaine, va à l’encontre du principe de précaution inscrit dans la constitution française.

Selon un sondage Opinion Way/Le Figaro de vendredi 16 mai, 67% des français approuvent le rejet du projet de loi de mardi dernier. Aveugles, gouvernement et majorité se sont pourtant illustrés par un étrange retour à la case départ en proposant dans l’urgence le même texte. Pour Greenpeace, les péripéties de ce projet de loi depuis sa présentation par le gouvernement en décembre sont pourtant bien la preuve de ses graves lacunes :

– Disparition du sans OGM : une production contaminée jusqu’à 0,9 % pourrait être déclarée sans OGM ;
– Responsabilité défaillante : l’ensemble de la filière n’est pas responsable et les cas les plus fréquents de contamination (transport, stockage) ne sont pas pris en compte ; le seul préjudice permettant réparation est la différence du prix de la récolte ;
– Transparence niée : de nombreuses dispositions essentielles (dont par exemple les distances d’isolement) sont renvoyées à des décrets ultérieurs.

« Les parlementaires doivent rejeter ce texte puisqu’on ne peut plus l’amender, poursuit Arnaud Apoteker. Nous avons fait preuve d’ouverture depuis le début du débat et nous avons constamment et patiemment encouragé les députés à amender ce texte même si, sur bien des points, le projet de départ était insatisfaisant… Mais maintenant, il faut voter contre. Le texte n’est pas satisfaisant. »

Téléchargez ici la carte attachée à chacun des ballons. Les personnes qui trouveront ces cartes sont invitées à les adresser au président de la République pour lui demander d’empêcher la contamination de l’environnement par les OGM.