Copenhague : vers le désastre total, à moins d'un miracle...

Climat

Copenhague, le 18 décembre 2009 – Il ne reste que quelques heures de négociations pour les chefs d’État et de gouvernement rassemblés à Copenhague. À moins d’un miracle, la perspective d’obtenir un accord équitable, ambitieux et juridiquement contraignant qui permette de maintenir l’augmentation des températures sous la barre des 2° C paraît totalement condamnée.

Attention au greenwashing !
Ce qui se profile à Copenhague a des allures de désastre total. Les chefs d’Etat semblent venus pour la photo de famille et ne se priveront pas de communiquer à tour de bras sur leurs louables intentions, les efforts entrepris…

« Il faut dire la vérité aux gens : la conférence de Copenhague va droit dans le mur. Les promesses non tenues des pays riches siphonnent les négociations. Copenhague va mettre le monde sur la voie d’une augmentation des températures de plus de 3°C, déplore Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Les leaders de ce monde sont incapables d’accomplir la mission que leur ont confiée des millions de citoyens : boucler un accord international équitable, ambitieux et juridiquement contraignant qui permette de maintenir l’augmentation des températures sous la barre des 2° C. »

Exit le traité juridiquement contraignant, on part sur une déclaration politique.
Les chefs d’Etat sont prêts à se contenter d’une déclaration politique, semblable à celles qu’ils prononcent à l’issue de chaque sommet du G8. Il n’y a aucune certitude sur le caractère légalement contraignant du texte qui devra être négocié en 2010.

Des objectifs de réduction à mille lieux des préconisations des scientifiques.
Échec total et général sur l’un des piliers de la lutte contre les changements climatiques : les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les engagements des pays en développement à réduire la croissance de leurs émissions de gaz à effet de serre sont obstrués par le monde industrialisé.

Finances : tous d’accord sur les besoins mais… personne ne veut payer
On risque d’aboutir seulement à un chiffre concernant les besoins de financements des pays en développement à long terme (post-2012). L’accord sur les financements pour les trois prochaines années (dits les « fast-track ») constituent le pourboire. Personne n’est prêt à payer l’addition…

Protection des forêts : une coquille vide…
Le mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation et la dégradation forestière (connu sous l’acronyme REDD), sera une coquille vide si aucun objectif de réduction de la déforestation à 2020 n’est réintégré dans le texte, et si les pays industrialisés ne précisent aucun montant concernant les financements publics qu’ils devront débloquer pour atteindre cet objectif à 2020.

La seule chose qu’il reste à faire…
Seuls des engagements plus ambitieux sur les points suivant peuvent sauver aujourd’hui l’accord de Copenhague :
– des réductions drastiques des émissions en accord avec la science ;
– une clarification des sources de financements pour les pays en développement ;
– un mandat et un calendrier stricts, entérinés par une décision de la COP, pour un accord juridiquement contraignant dans la voie de négociation du protocole de Kyoto et dans le voie de la Convention Climat.