Convoqué au tribunal lundi 30 juin, Greenpeace renforce son dispositif et poursuit son action
Les militants de Greenpeace bloquent toujours l’usine Calcia de Ranville (Calvados), qui produit 100 % du ciment utilisé pour fabriquer le béton sur le chantier de l’EPR. Ils s’apprêtent à passer leur première nuit sur place. Malgré une convocation au tribunal de grande instance de Caen, lundi 30 juin à 10h30, suite à un référé d’heure à heure déposé par la cimenterie Calcia, l’organisation de défense de l’environnement poursuit son action pour au moins trois raisons.
Tout d’abord, « pas question de préjuger de la décision du juge, qui pourrait être rendue lundi dans la journée », déclare Yannick Rousselet, responsable de la campagne Énergie à Greenpeace France.
De plus, à la veille de la présidence française de l’Union européenne, dénoncer les mauvais choix énergétiques de la France, afin d’obtenir qu’elle tienne ses promesses du Grenelle et engage une politique d’efficacité énergétique ambitieuse, est essentiel pour Greenpeace. « Nous tenons donc à garder toutes les options ouvertes, affirme Yannick Rousselet, et la question de rester au-delà de lundi soir se pose très sérieusement. »
Enfin, Greenpeace empêche toujours les travaux de bétonnage nucléaire de redémarrer sur le chantier de l’EPR de Flamanville (Manche). « Des salariés de la cimenterie Calcia nous ont confirmé que, suite à notre action, la coulée de béton prévue au départ pour le début de la semaine, a finalement été reprogrammée au lundi 30 juin, reprend Yannick Rousselet. Ils nous ont aussi affirmé que si les transports de ciment ne reprennent pas ce week-end, EDF sera à nouveau contraint de reporter cette coulée à plus tard. En ayant bloqué durant trois jours les carrières de Montebourg, Lieusaint et Doville, et en restant désormais enchaînés au portail de Calcia, les militants de Greenpeace empêchent donc la reprise du chantier de l’EPR. Leur action est efficace et ils restent extrêmement déterminés. »
Samedi 28 juin, un pique-nique de soutien est organisé devant l’entrée de la cimenterie de Ranville à partir de midi. Élus locaux, représentants d’associations écologistes et responsables politiques sont attendus pour une prise de parole publique à 14 heures. De plus, de nouveaux militants de Greenpeace sont attendus sur le terrain pour soutenir leurs camarades et renforcer la mobilisation.
« Greenpeace reste fermement décidé à utiliser les moyens les plus adaptés pour stopper l’EPR, conclut Yannick Rousselet. Il s’agit de bon sens : qu’est-ce qui justifie que la France s’entête à construire un nouveau réacteur très coûteux et complètement inutile, alors qu’elle dispose de solutions beaucoup plus efficaces, économiques, sûres et rapides que le nucléaire ? La première de ces solutions est l’efficacité énergétique, c’est-à-dire la maîtrise de notre consommation et les économies d’énergie, qui à elles seules répondent aux enjeux des changements climatiques, de la sécurité énergétique et du pouvoir d’achat des Français. »