Contribution climat énergie : Nicolas Sarkozy manque de culot à Culoz

Climat

Paris, le 10 septembre 2009 – À moins de 100 jours de la Conférence de Copenhague, le président de la République échoue à faire de la Contribution climat énergie (CCE) un outil efficace dans la lutte contre la double crise climatique et énergétique.

« Le président de la République a noyé dans un discours fleuve et fourre-tout une contribution climat énergie réduite à peau de chagrin et un dramatique manque d’ambition pour la France en vue de la conférence de Copenhague », déplore Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France.

La Contribution climat énergie version Sarkozy : une bonne idée complètement sabordée

Prix de départ trop faible, aucune indication de progressivité, exclusion de l’électricité : Nicolas Sarkozy cède sur tout et se montre plus soucieux de sa cote de popularité que du règlement de la double crise climatique et énergétique. Le Président désavoue les experts et se contente d’un discours incantatoire sur les objectifs là où on attendait du concret.

« Une taxe à 17 euros et sans progressivité annoncée ne changera strictement rien en terme de comportement et ne stimulera ni les économies d’énergie, ni les renouvelables, estime Pascal Husting. Autant ne rien faire du tout. »

Un très mauvais signal en vue de Copenhague

Ce discours sur les changements climatiques devait être l’occasion pour le président de la République d’affirmer le leadership de la France pour les négociations internationales à venir. Or, en demandant aux pays émergents de fournir les mêmes efforts que l’Europe, Nicolas Sarkozy nie tout bonnement la responsabilité historique de la France et de l’Europe dans les changements climatiques.

« Il est honteux de demander à un Indien, qui émet en moyenne 1,4 tonne de CO2/an, de consentir aux mêmes efforts qu’un Européen qui en rejette 10 tonnes en moyenne, déclare Pascal Husting. Si c’est la position que la délégation française compte défendre à Copenhague, mieux vaut qu’elle reste à la maison. »

Et pendant ce temps, à Bruxelles…

Pendant que Nicolas Sarkozy parle pour ne rien dire à Culoz, à Bruxelles, les technocrates de la Commission européenne investissent le champ politique abandonné par les chefs d’État européens, le Président français en tête.

La Commission européenne vient d’évaluer entre 22 et 50 milliards d’euros par an la contribution des pays industrialisés au soutien financier et technique dont les pays en développement ont besoin pour faire face aux changements climatiques.
L’inadéquation est totale avec les recommandations des experts, qui s’accordent sur 110 milliards d’euros annuels.

« Avec une contribution climat énergie au rabais et un refus de se prononcer sur la question incontournable du soutien financier aux pays du Sud, Nicolas Sarkozy est parti pour rater son rendez-vous avec l’histoire à Copenhague », conclut Pascal Husting.