Bruno Le Maire : VRP de TotalEnergies

Ce matin, la Commission d’enquête du Sénat sur “les moyens mobilisés et mobilisables par l’État pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France” a entendu Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique durant 1h20.

Questionné sur le soutien implicite de la France à TotalEnergies  dans le développement de nouveaux projets fossiles, le sujet de la taxation des profits ou encore sur le travail de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Bruno Le Maire s’est contenté d’un satisfecit sur son bilan et sur la politique énergétique française en faisant l’éloge du “fleuron français” TotalEnergies et du nucléaire.
Pire, le Ministre a repris à son compte les arguments mis en avant par le PDG de la multinationale pour justifier la poursuite de ses activités dans l’exploitation d’hydrocarbures : défense appuyée du terminal méthanier du Havre au nom de la sécurité d’approvisionnement bien que son inutilité ait été démontrée ; mise en avant de ses investissements dans les renouvelables sans mentionner la logique d’expansion fossile assumée par le groupe ; besoin de répondre à la demande des consommateurs alors que Total alimente notre dépendance etc.   

Après l’audition de Bruno Lemaire, a-t-on encore besoin d’auditionner Patrick Pouyanné?
N’ayant de cesse de clamer que TotalEnergies était un ‘atout pour décarboner la France’, le Ministre de l’Économie a repris un par un les éléments de langage de la major pétro-gazière pour justifier son business model climaticide et donner l’illusion d’une transition. Ce faisant, il a soigneusement évité les questions qui fâchent et notamment le fait que TotalEnergies a prévu d’augmenter sa production d’hydrocarbures dans les prochaines années et que celle-ci repose encore à 98% sur les fossiles en 2023” commente Edina Ifticène, chargée de campagne Énergies fossiles à Greenpeace France.


Pour Greenpeace France, l’absence de contraintes politiques obligeant l’industrie fossile à réduire son empreinte carbone traduit un réel manquement de la part du gouvernement quant à son rôle de garant des objectifs climatiques de la France. En tant qu’État stratège, il est essentiel que le gouvernement s’attèle à réguler le secteur énergétique, en lui imposant de réduire des émissions de gaz à effet de serre en cohérence avec l’Accord de Paris et de payer pour les pertes et dommages causés par les évènements climatiques extrêmes.