Au Niger, Areva empoisonne l’environnement et ses habitants

Climat, Eau

Paris, 6 mai 2010 – Une équipe de Greenpeace s’est rendue au Niger, pour mesurer la radioactivité du sol, de l’eau et de l’air de ces zones habitées. Le rapport de Greenpeace sort aujourd’hui : la contamination est partout, exposant chaque jour les 80 000 nigériens vivant dans la région à un risque sanitaire réel.

Un rapport accablant dévoile de nouveaux mensonges d’Areva
Les analyses des échantillons de sol et d’eau, effectuées par la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité), laboratoire indépendant, ainsi que les mesures effectuées dans l’air autour des villes minières d’Akokan et d’Arlit sont alarmantes. Elles révèlent une contamination réelle et durable, contrairement à ce que clame Areva :

  • Dans l’eau : Sur quatre des cinq échantillons d’eau potable prélevés dans la région d’Arlit, la concentration en uranium était supérieure à la limite recommandée par l’Organisation mondiale de la santé
  • Dans l’air : les mesures dans l’air ont révélé une concentration de gaz radon, un gaz radioactif, trois à sept fois supérieures au niveau naturel
  • Dans le sol : L’un des échantillons de sol présentait une concentration en uranium et autres matériaux radioactifs 100 fois supérieure aux niveaux normalement mesurés dans la région, dépassant les limites internationales. Sur le sol des rues d’Akokan, Greenpeace a relevé des taux de radiation jusqu’à 500 fois supérieurs à la normale. Un Nigérien passant moins d’une heure par jour à cet endroit est exposé à une radiation supérieure à la dose annuelle maximale admissible.

Areva transforme tout ce qu’elle touche en déchet
L’extraction d’uranium génère deux types de déchets : les stériles miniers, roches issues du processus d’extraction du minerai d’uranium et des résidus du procédé de purification et de concentration de l’uranium, qui se présentent sous forme de boues et sont aujourd’hui stockées à l’air libre. Ces deux formes de déchets sont radioactifs. Par ailleurs, en manipulant l’uranium, l’industrie nucléaire favorise la dispersion de poussières radioactives contaminant durablement tout élément en contact avec elles (eau, air sol, outils, etc…). Greenpeace a notamment retrouvé des ferrailles contaminées sur le marché local d’Arlit. Les Nigériens se servent de ces matériaux pour construire leurs habitations. Pourtant, Areva prétend qu’aucun matériau contaminé ne sort des mines.

« Après le scandale des déchets nucléaires dont Areva ne sait que faire et qu’elle exporte en Russie, Greenpeace fait la lumière sur cette autre forme de contamination radioactive due à l’extraction du minerai d’uranium » souligne Sophia Majnoni d’Intignano, chargée de campagne nucléaire à Greenpeace France.

Greenpeace demande des comptes à Areva
Depuis 5 ans, Greenpeace demande une étude indépendante autour des villes d’Arlit et Akokan suivie d’un nettoyage et d’une décontamination complète. Areva doit respecter partout dans le monde les standards sanitaires et environnementaux appliqués sur le territoire français.

« Greenpeace a adressé un courrier à l’autorité de sûreté nucléaire française (ASN) pour demander si elle autoriserait Areva à exploiter l’uranium du Limousin dans les mêmes conditions qu’elle le fait au Niger » précise Sophia Majnoni d’Intignano. « Nous attendons le positionnement de l’ASN. »