Action Greenpeace au WNE - Le salon du nucléaire : une foire aux mauvaises affaires

Climat

Paris, le 14 octobre 2014 – Ce matin, dix militants de Greenpeace ont réussi à accrocher une banderole de 35 mètres de long avec le message « La foire aux mauvaises affaires » sur l’entrée du bâtiment accueillant la World Nuclear Exhibition à Paris Le Bourget. Ils ont été rapidement délogés. Ce salon professionnel est organisé par l’Association des industriels français exportateurs du nucléaire (AIFEN). Pourquoi le nucléaire est-il une si mauvaise affaire ?

Parce que c’est une énergie en déclin dans le monde

Le nucléaire suit la tendance inverse de celle des énergies renouvelables dans le monde. Ainsi, depuis 10 ans, c’est l’équivalent de 6 fois la puissance du parc nucléaire français (403 gigawatts électriques, GWe) qui a été installé dans le monde avec des panneaux solaires et des éoliennes. Au cours de la même période, des centrales nucléaires ont fermé avec un déclin de puissance équivalent à la moitié du parc français (32 GWe). Plus de chiffres sur le nucléaire face aux renouvelables disponibles ici

Parce que miser sur le nucléaire se fait au détriment des renouvelables

La France a quasiment tout misé sur l’énergie nucléaire pour produire de l’électricité, au détriment du développement des énergies renouvelables, se privant ainsi de nombreuses opportunités. Ce secteur est en effet en pleine croissance au niveau mondial : en 2013, les investissements dans l’éolien et le solaire ont été 5 fois supérieurs à ceux du nucléaire. Et l’Allemagne a, par exemple, réalisé en 2013 un chiffre d’affaires 3 fois supérieur grâce à ses exportations de technologie renouvelable que la France avec son industrie nucléaire.

Le nucléaire célébré le même jour que le vote de la loi de transition énergétique

Ce salon de promotion du nucléaire s’ouvre le même jour que le vote de la loi sur la transition énergétique dont l’objectif principal est de réduire la part du nucléaire à 50% en France à horizon 2025.

« Le nucléaire n’est pas une énergie d’avenir, et s’obstiner dans cette voie priverait la France de nombreuses opportunités liées aux renouvelables. Malheureusement, la loi votée aujourd’hui confirme que notre pays s’entête sur le nucléaire », explique Sébastien Blavier, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace. « Le texte ne fixe aucun moyen pour atteindre l’objectif de réduction du nucléaire. Tant que la part du nucléaire ne sera pas réduite, notre pays ne pourra pas s’engager dans une réelle transition énergétique. Il ne pourra pas non plus faire preuve d’exemplarité dans la lutte contre le dérèglement climatique, alors même que la France accueillera la COP 21 à Paris en 2015 »

Greenpeace demande au gouvernement d’indiquer les moyens qui vont être utilisés pour réduire la part de l’électricité nucléaire de 75 à 50%.