30 de l’Arctique : des entreprises françaises doivent agir

Climat

Paris, le 7 novembre 2013 – Greenpeace interpelle aujourd’hui six groupes français : Total, Renault, GDF-Suez, Lazard Frères, Air Liquide et BNP Paribas, qui entretiennent des liens avec la Russie et Gazprom. Dans une note, Greenpeace détaille ces liens et les raisons pour lesquelles ces groupes doivent intercéder en faveur de la libération des 30 membres d’équipage du navire de Greenpeace, l’Arctic Sunrise, détenus en Russie. Greenpeace s’appuie notamment sur des textes des Nations Unies établissant la responsabilité des entreprises vis-à-vis de leurs partenaires commerciaux.

« L’influence de Gazprom sur le sort réservé à nos militants n’est plus à démontrer. Les entreprises sont responsables et solidaires des agissements de leurs partenaires commerciaux« , explique Frédéric Amiel, chargé de campagne pour Greenpeace France. « Par les liens étroits qu’elles entretiennent avec Gazprom et la Russie, les six entreprises françaises citées dans la note ont leur part de responsabilité sur le sort réservé aux 30 de l’Arctique. Elles ne peuvent pas rester silencieuses. »

Greenpeace a sollicité ces entreprises pour une rencontre sur le sujet. Certaines ont répondu par la négative estimant n’avoir aucune influence (Air Liquide ou BNP-Paribas) ; d’autres réfléchissent (Lazard Frères, Total ou GDF-Suez). De son côté, le groupe Renault n’a pas du tout répondu.

Les entreprises aussi sont concernées

Toutes ces entreprises, sauf Air Liquide, sont signataires du Pacte Mondial dans lequel elles s’engagent à respecter les droits de l’Homme. Cet engagement est décliné dans les Principes Directeurs des Nations Unies : en cas de violation flagrante des droits civils et politiques dans un pays avec qui elles travaillent, les entreprises doivent agir pour faire cesser cette violation ou rompre leur relation commerciale.

« La détention prolongée des 30 de l’Arctique et les chefs d’inculpation retenus sont complètement disproportionnés. C’est une violation manifeste de leurs droits civils et politiques« , poursuit Frédéric Amiel. « Nous mettrons tout en œuvre pour que les partenaires de Gazprom assument leur responsabilité dans cette affaire. »

A l’étranger les entreprises s’expriment déjà

Des géants de l’énergie, partenaires de Gazprom, comme Shell ou l’Italien ENI ont déjà réclamé par la voix de leur dirigeant la libération des militants détenus en Russie.

Côté français, il y a une semaine Jean-Marc Ayrault effectuait un voyage en Russie au cours duquel, en marge de discussions économiques, il a abordé avec Dmitri Medvedev puis Vladimir Poutine le sujet de la détention des militants de Greenpeace et plus particulièrement du français Francesco Pisanu. Par contre, les entreprises françaises commerçant avec la Russie et Gazprom sont jusqu’alors restées muettes.