Agriculture

Déversement de maïs OGM devant le QG de campagne de N.Sarkozy : jugement en appel aujourd’hui. Greenpeace en appelle à la clémence des juges.

Paris, le 24 janvier 2008. Le 16 mars de l’année précédente, Stephan Huttner, un militant de Greenpeace, était au volant du camion benne qui avait déversé plusieurs tonnes de maïs OGM devant le QG de campagne du candidat Nicolas Sarkozy.

http://www.dailymotion.com/video/x1gnc0_greenpeace-livre-du-mais-ogm-a-sark

Par cette action spectaculaire, Greenpeace avait souhaité attirer l’attention des électeurs sur l’absence d’engagement du candidat Sarkozy au sujet du maïs transgénique MON 810.

Le militant de Greenpeace a été condamné en mai 2007 par le Tribunal Correctionnel de Paris à une peine de deux mois d’emprisonnement avec sursis et à une peine d’amende de 800 €. Greenpeace a fait appel de ce jugement sévère. A 13h 30 aujourd’hui, jeudi 24 janvier 2008, la 20e chambre de la Cour d’Appel de Paris se réunit pour rejuger l’affaire.

L’action menée par Greenpeace était justifiée. Le maïs MON 810 présente en effet des dangers qui ont conduit récemment la France à en suspendre la culture sur son territoire.

Justifiée, l’action menée par Greenpeace a porté ses fruits. Dès la fin du mois de mars, le candidat Sarkozy prenait position, en annonçant que la question des OGM relèverait du ressort du « Grenelle de l’environnement » qu’il souhaitait mettre en oeuvre s’il était élu. Elle a donc permis d’orienter le débat politique vers un sujet fondamental pour la santé et l’environnement, débat qui a débouché, par la suite, sur une prise de décision éclairée et respectueuse du principe de précaution. Ainsi, c’est la cause même de l’action à laquelle a participé Stephan Huttner qui a été reconnue légitime par le gouvernement de Nicolas Sarkozy.

Greenpeace demande par conséquent la relaxe de Stephan Huttner, ainsi que celle de tous ceux qui ont été contraints ces dernières années à des actions de désobéissance civile pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur les risques de dissémination incontrôlable des OGM en plein champ. Il est aujourd’hui établi que le danger sur lequel ils ont attiré l’attention était beaucoup plus grave que le préjudice causé. La justesse de leur cause doit être reconnue par l’autorité judiciaire, comme elle l’a été par l’autorité politique.

Dernière minute : Faute de traducteur (…), l’audience a été reportée au 27 mars.