L'année 2025 n'aura pas été celle des réjouissances écologiques. Un ven

Agriculture - Climat - Forêts - Océans

Climat, océans, forêts…
Ce que nous avons obtenu en 2025

L’année 2025 n’aura pas été celle des réjouissances écologiques. Un vent mauvais venu des États-Unis a soufflé sur des braises réactionnaires qui, partout dans le monde y compris en France, ne demandaient qu’à être attisées. Ainsi, une alliance toxique entre milliardaires, industries polluantes et mouvements ultra-conservateurs s’est employée à mettre le feu aux remparts qui protègent notre santé, notre environnement, notre vivre-ensemble.

Leur tactique : à la moindre occasion, sortir le lance-flammes contre le mouvement écologique, en employant la désinformation, la violence, en passant par les intimidations judiciaires et les procédures-bâillons, à l’image de celle qui aux États-Unis visent plusieurs entités de Greenpeace.

Leur but : préserver coûte que coûte leurs profits au détriment des changements systémiques que dictent pourtant le bon sens, l’intérêt commun, la justice sociale et la préservation de notre planète.

Le résultat : alors que 2025 marquait les dix ans de la signature de l’accord de Paris sur le climat, et que l’urgence climatique se fait de plus en plus pressante, les agressions contre les défenseur·es de l’environnement et les reculs écologiques se sont multipliés, aussi bien au niveau national qu’européen ou international. 

Huge Protest Artwork Appears by Trump’s Golf Course in Scotland.

Greenpeace Royaume-Uni et le collectif d’artistes Sand in your Eye réalisent une œuvre d’art géante sur la plage jouxtant le terrain de golf de Donal Trump, en Écosse, avec le message suivant : « Résistons à l’offensive des milliardaires », afin de dénoncer le démantèlement des protections environnementales aux États-Unis.
Avril 2025, © Saf Suleyman / Greenpeace

Malgré ce contexte hostile et l’âpreté des rapports de force, de nombreuses victoires ont été arrachées de haute lutte par nos militantes et militants et grâce à nos alliés du mouvement environnemental. Ces avancées, petites ou grandes, concernent de nombreux domaines et tous les continents. Mais elles sont toutes reliées par un seul et même fil : celui de la lucidité sur les enjeux écologiques, de l’endurance face à l’adversité et, quoiqu’il advienne, du choix assumé de la non-violence. Elles nous montrent que les reculs ne sont pas une fatalité, et que si la puissance est en face, la détermination et le nombre sont de notre côté.
 

Lutte contre l’agriculture industrielle

La construction de la plus grande ferme-usine d’Europe stoppée en Espagne

La Cour suprême espagnole a barré la route à la construction de ce qui aurait dû être la plus grande ferme-usine d’Europe, dans laquelle se seraient entassées 24 000 vaches. Un combat de longue haleine contre la maltraitance animale et la pollution des sols et des eaux, porté par Greenpeace Espagne. L’un des salariés de notre antenne espagnole avait d’ailleurs été personnellement attaqué par l’entreprise promotrice du projet.

Les semences indigènes réhabilitées au Kenya

Seed Litigation Hearing in Kenya.

Des paysannes et paysans, soutenus par la société civile, manifestent devant le tribunal de Machakos contre la loi criminalisant l’utilisation des graines indigènes traditionnelles.
Mai 2025, © Dennis Sang / Greenpeace

Suite à une plainte déposée par un collectif de fermiers soutenu par Greenpeace Afrique, un tribunal kényan a déclaré illégale une loi qui interdisait le partage et la vente de graines indigènes. Cette décision remet la souveraineté alimentaire dans les mains des petits agriculteurs, qui risquaient la prison rien que pour avoir respecté des pratiques ancestrales. Un coup dur porté aux multinationales de l’agroalimentaire qui ne cherchent qu’à breveter le vivant et à avoir la mainmise sur la production de nourriture.

En Suisse, la justice fait passer la biodiversité avant les profits de l’agrochimie

Syngenta, le numéro un mondial de l’agrochimie, souhaitait étendre l’utilisation du téfluthrine, un pesticide toxique pour les insectes utiles tels que les abeilles et les vers de terre. Greenpeace Suisse l’en a empêché devant le tribunal fédéral, la plus haute instance judiciaire du pays. 

En France, la Cour constitutionnelle censure le retour d’un pesticide tueur d’abeilles

Protests against the Duplomb Law in Paris, France.

Manifestation à Paris contre la loi Duplomb.
Juin 2025, © Basile Barjon

Grâce à une mobilisation inédite rassemblant citoyen·nes, associations de défense de l’environnement, malades et victimes de pesticides, paysan·nes, syndicats et membres de la communauté médicale et scientifique, le Conseil constitutionnel a amputé la très décriée loi Duplomb de son article prévoyant la réautorisation d’un pesticide de la famille des néonicotinoïdes. En 2026, nous continuerons de demander le retrait total de cette loi qui, entre autres, facilite la construction et l’agrandissement d’infrastructures d’élevage intensif et de gestion de l’eau.
 

Lutte contre les énergies fossiles et pour la préservation du climat

Double gifle pour TotalEnergies

C’est une première mondiale : une multinationale des énergies fossiles a été épinglée par la justice pour avoir trompé le public sur son rôle dans la crise climatique. Ainsi, le tribunal judiciaire de Paris a condamné TotalEnergies pour pratiques commerciales trompeuses, en raison de ses communications mensongères et ses fausses promesses vertes. Ce recours en justice avait été initié en 2022 par Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, avec le soutien de ClientEarth.

À quelques jours d’intervalle, TotalEnergies s’est vu infliger un autre revers juridique : le tribunal administratif de Rouen, saisi par une association locale, a contraint le géant pétro-gazier à démanteler son terminal méthanier installé dans le port du Havre. Greenpeace France s’est fortement mobilisée contre cette infrastructure inutile et coûteuse. Notre plateforme dédiée aux luttes locales GreenVoice a servi de relais à la contestation, hébergeant une pétition qui a réuni plus de 20 000 signatures.

Pas de nouveaux puits de pétrole dans le bassin d’Arcachon

Action in Bordeaux against Oil Drilling in the Arcachon Basin in France.

Les militant·es du groupe local de Greenpeace à Bordeaux manifestent devant la préfecture de la Gironde contre les projets pétroliers dans le bassin d’Arcachon.
Février 2024, © Benjamin Guillot-Moueix / Greenpeace

Suite à une mobilisation du collectif “Stop Pétrole Bassin d’Arcachon” le gouvernement a pris position contre le forage de huit nouveaux puits de pétrole à la Teste-de-Buch, et le préfet a refusé la demande d’exploitation de la société canadienne détentrice de la concession, invoquant l’accord de Paris et les engagements climatiques de la France. C’est une magnifique victoire, qui contribue à mettre un peu de cohérence entre les discours et les actes pour une vraie transition énergétique.

La mer du Nord au centre des batailles

Le gouvernement britannique a fermé la porte à toute nouvelle exploration pétrolière et gazière en mer du Nord. Qui aurait pu croire cela possible lors de la première campagne de Greenpeace Royaume-Uni pour préserver la mer du Nord, en 1997 ? La persévérance a payé. Quelques mois auparavant, un tribunal écossais annonçait retirer les permis de forage de Shell et d’Equinor pour deux champs pétro-gaziers également  en mer du Nord, suite à un recours de Greenpeace. 

La Cour d’appel d’Oslo a donné raison à Greenpeace Nordic et Natur og Ungdom (Jeunes Amis de la Terre Norvège) en déclarant illégaux trois champs pétroliers situés dans la partie norvégienne de la mer du Nord. Au Danemark, un tribunal a fait de même pour un champ pétrolier dans les eaux danoises.

La CIJ somme les États d’agir face au changement climatique

Le 23 juillet 2025 restera comme une date clé pour la justice climatique. La Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis historique. Pour la première fois, la plus haute juridiction de l’ONU a affirmé non seulement que les États ont l’obligation de réduire leurs émissions et de protéger les populations vulnérables face au dérèglement climatique, mais aussi que le fait de produire, subventionner ou autoriser l’extraction d’énergies fossiles pourrait constituer une violation du droit international.

Greenpeace Roumanie échappe à la dissolution

Activists Take a Stand against Energy Minister’s Attempts to Silence NGOs in Bucharest.

Greenpeace Roumanie proteste pacifiquement devant le ministère de l’Énergie, à Bucarest, contre les procédures-bâillons qui cherchent à réduire au silence les ONG de défense de l’environnement et du climat.
Mars 2025, © Patric Pavel / Greenpeace

Greenpeace Roumanie a été poursuivie en justice par l’entreprise Romgaz, qui voulait la dissoudre notamment suite à ses actions contre un projet gazier en mer Noire. L’entreprise a finalement retiré ses poursuites sans fondement et s’est vu contrainte de payer les frais de justice à Greenpeace Roumanie. À noter que la procédure-bâillon intentée par l’américain Energy Transfer contre Greenpeace International et des entités de Greenpeace aux États-Unis est, elle, toujours en cours.
 

Protection des océans

Le traité internationale sur la haute mer enfin ratifié

Adopté à l’ONU en 2023, le traité a obtenu courant 2025 la 60ratification nécessaire à son entrée en vigueur, qui devrait avoir lieu début 2026. Cet instrument est nécessaire pour prévoir la création de réserves marines en haute mer, c’est-à-dire dans les eaux internationales, zone qui échappait jusqu’alors à toute forme d’encadrement.

Les îles Marshall annoncent la création de leur premier sanctuaire marin

Rainbow Warrior Welcoming Ceremony in the Marshall Islands.

Des femmes marshallaises interprètent chants et danses traditionnels lors de la cérémonie d’accueil du Rainbow Warrior, de retour dans les îles Marshall.
Mars 2025, © Bianca Vitale / Greenpeace

Cette zone couvrira 48 000 km2, soit plus de 260 fois la taille de la surface des îles Marshall réunies. C’est un signal fort pour la protection des océans et pour la préservation des cultures du Pacifique. À noter qu’en juin 2025, le Rainbow Warrior est retourné dans les îles Marshall, sur les traces de la dernière expédition de son grand frère, notamment pour soutenir la population qui continue de subir l’héritage radioactif des essais nucléaires américains et commémorer l’attentat commis 40 ans plus tôt par les services secrets français.  

L’exploitation minière des fonds marins tenue à distance

En 2025, les États ont tenu bon face à l’appétit féroce des multinationales qui voudraient piller les fonds marins. L’opposition et l’indignation mondiales croissantes ont poussé les îles Cook et la Norvège, deux pays qui étaient sur le point de donner leur feu vert à cette activité destructrice, à reporter leur décision de plusieurs années. Bien entendu, le combat n’est pas terminé, et Greenpeace continuera de faire campagne dans le monde entier pour l’obtention d’un moratoire international sur l’exploitation minière des eaux profondes.

Protection des forêts

Deux compagnies pétrolières expulsées d’un parc national argentin

Oil Drilling in Calilegua National Park Protest in Buenos Aires.

Les activistes de Greenpeace Argentine installent un faux chevalet de pompage dans les rues piétonnes de Buenos Aires pour montrer que l’exploitation pétrolière n’a sa place ni en plein centre-ville, ni en plein parc national.
Juillet 2025, © Martin Katz / Greenpeace

La Cour suprême argentine a condamné l’État fédéral, la province de Jujuy et deux compagnies pétrolières à mettre fin à l’activité pétrolière dans le parc national de Calilegua, au nord du pays, et à réparer les dommages environnementaux causés par cette activité. Une immense victoire après 10 ans de lutte menée par les riverains et riveraines de la zone protégée, les gardes forestiers, les communautés autochtones et les quelque 270 000 personnes qui avaient signé la pétition de Greenpeace Argentine. Il était absurde, illégal et dangereux que des compagnies pétrolières opèrent à l’intérieur d’un parc national !

Au Kenya, la route ne passera pas par la forêt de Karura

La forêt de Karura, véritable bouffée d’air frais, de paix et de nature en banlieue nord de Nairobi, était menacée par un projet autoroutier. C’était sans compter sur la mobilisation de nombreuses associations locales et de Greenpeace Afrique ! Le tribunal environnemental du Kenya a largement dévié le tracé de la route, préservant ainsi la précieuse forêt urbaine.

À la COP30, les peuples autochtones obtiennent quelques avancées

Indigenous March Kicks Off Second Week of COP30 in Belém.

Les peuples autochtones manifestent dans les rues de Belém lors de la COP30, au Brésil.
Novembre 2025, © Tuane Fernandes / Greenpeace

Si la COP30, qui s’est tenue à Belém au Brésil, est loin d’avoir produit les résultats escomptés, elle a été marquée par l’irruption des peuples autochtones dans les débats et dans l’enceinte officielle de la conférence. Ces peuples, qui sont les “gardiens” de la forêt amazonienne, ont obtenu dans la foulée la démarcation officielle d’une dizaine de leurs territoires. Mais une centaine d’autres sont encore en attente d’être délimités en bonne et due forme.
 
En 2026, nous aurons encore, avec vous à nos côtés, de nombreux combats à mener : en France pour exiger le retrait total de la loi Duplomb, l’arrêt du chalutage dans nos aires marines protégées ou encore la fin de la coûteuse relance du nucléaire, au niveau européen pour stopper les reculs écologiques comme le report du règlement contre la déforestation importée, au niveau international pour financer la transition énergétique en taxant les ultra-riches et les industries fossiles. Face à ceux qui attisent les flammes de la haine et de la destruction de l’environnement, nous continuerons de nous organiser, de résister, de former avec vous des chaînes humaines et solidaires pour nous passer les seaux d’eau et éteindre, l’un après l’autre, leurs incendies.