Climat

Un nouveau rapport illustre les conséquences désastreuses d’un dérèglement climatique incontrôlé en Asie du sud.

125 millions de personnes pourraient être déplacées dans le sud de l’Asie d’ici la fin du siècle, si l’augmentation globale des températures moyennes devait augmenter entre 4 et 5°C. Voilà l’une des alarmantes conclusions d’une étude commanditée par Greenpeace et intitulée « L’alerte bleue – les migrants du climat dans l’Asie du Sud ».

Si les émissions mondiales de gaz à effet de serre croissent de manière incontrôlée, les températures pourraient augmenter entre 4 et 5°C ce qui provoquerait si une augmentation du niveau des mers, des sécheresses et une diminution de l’approvisionnement en eau, des perturbations de la saison des moussons.

« Ce nouveau rapport nous donne une idée plus précise encore des désastres humanitaires auxquels nous devrons faire face si nous n’écoutons pas les experts et si nous ne réduisons pas nos émissions de gaz à effet de serre de manière drastique, commente Karine Gavand, chargée de campagne climat à Greenpeace. Il confirme aussi que les changements climatiques vont affecter en premier lieu et avec plus de force les pays les plus pauvres, où les populations sont les plus vulnérables. »

Cette étude de Greenpeace a été publiée le 25 mars, quelques jours avant que les gouvernements se réunissent à Bangkok, en Thaïlande, pour un nouveau round de négociations internationales sur le climat. Il y a trois mois à Bali, en Indonésie, les gouvernements ont établi une « feuille de route », un processus de deux ans de négociations, qui doit, d’ici la fin de l’année 2009, aboutir à un accord pour permettre aux émissions d’atteindre un pic dans les 10-15 prochaines années, avant de réduire drastiquement d’ici à 2050. « Bali a enregistré quelques avancées mais a échoué sur l’essentiel : trouver un accord commun comprenant des objectifs chiffrés de réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre, reprend Karine Gavand. La semaine prochaine, à Bangkok, se tiendra la première rencontre internationale depuis Bali. Et malheureusement, rien n’indique que les gouvernements ont saisi l’urgence de la situation et le prix humain potentiel de leur inaction. »

Greenpeace considère qu’il est possible de prévenir les pires impacts des changements climatiques – comme les événements climatiques extrêmes, les crises liées à l’eau et l’augmentation des famines – qui vont mettre en danger des millions de personnes. Cela implique une révolution dans la manière dont nous produisons et utilisons l’énergie, et un fort engagement pour stopper la déforestation à travers le monde.

Le rapport « L’alerte bleue – Les migrants du climat en Asie du Sud Est : estimations et solutions » a été écrit par le docteur Sudhir Chella Rajan, expert sur le climat et professeur de sciences humaines et sociales à l’Indian Institute of Techology de Madras, en Inde.

Télécharger le rapport (en anglais)