Le 26/11/2007 – Près d’un mois après la conclusion du Grenelle, les associations de l’Alliance pour la Planète s’inquiètent de l’absence de dispositif général de suivi des décisions prises. Assiste-t-on à une reprise en main du Grenelle par l’administration et les lobbies ?
Le Grenelle a incontestablement permis des avancées significatives pour l’environnement, tant sur le fond même des sujets que sur le processus de discussion, de co-construction et de négociation entre les différents collèges. Ce processus en a d’ailleurs garanti la transparence et l’efficacité. Le Ministre d’Etat et le Président de la République se sont engagés à maintenir ce même modèle dans la phase essentielle de suivi du Grenelle. Pourtant, un mois après le Grenelle et trois semaines avant le 15 décembre, date annoncée de présentation des modalités opérationnelles des mesures du Grenelle, force est de constater que c’est le plus grand flou : pas de dispositif global de suivi établi ; des comités opérationnels qui se mettent en place sans communication sur leur fonctionnement ni sur la désignation de leurs membres ; absence d’information donnée au groupe de contact inter-collèges…
« En dépit de nos demandes formelles, les associations de l’Alliance n’ont reçu aucune réponse satisfaisante sur le suivi du Grenelle et sur la garantie d’y associer les représentants des différents collèges. Elles demandent à ce que la démarche collective des premières phases du Grenelle continuent de prévaloir : c’est la garantie de la transparence et de l’efficacité » déclare Daniel Richard, porte parole de l’Alliance pour la planète.
Des « comités opérationnels » s’installent sans que les différents collèges n’y soient associés. C’est déjà sur le cas sur les enjeux phytosanitaires et forestiers. C’est le cas aussi sur la « Commission Lepage », chargée des enjeux d’euro-compatibilité du Grenelle et de la préparation de la présidence française de l’Union européenne, à laquelle ne participe aucune organisation écologiste internationale !
« Les échéances arrivent rapidement, en particulier la loi de programmation sur l’environnement qui devrait être débattue au parlement au mois de janvier. Il serait inconcevable que l’Etat et l’administration définissent seuls, ou avec quelques acteurs privilégiés, les modalités de mise en œuvre des décisions adoptées au Grenelle. Ce serait contraire à l’« esprit du Grenelle » et surtout cela marquerait un retour aux vieilles habitudes en matière de décision publique avec le risque que les décisions du Grenelle soient vidées de leurs ambitions » conclut Yannick Jadot, porte parole de l’Alliance.