Le 9 novembre s’ouvre à Recife, au Brésil, la réunion plénière annuelle de l’ICCAT. L’ICCAT est la Commission internationale chargée de gérer la pêcherie du thon rouge. L’enjeu est double : premièrement, fermer la pêche au thon rouge le temps de mettre en place une gestion durable de cette pêcherie ; deuxièmement, soutenir le classement du thon rouge à l’annexe I de la CITES pour en interdire le commerce international. Il faut impérativement activer ces deux leviers si l’on veut sauver cette espèce pour les générations futures et l’ensemble de l’écosystème marin.
Mais alors que les discussions viennent tout juste de commencer, il semble que de nombreux participants soient dans une disposition tout autre. Elle pourrait se résumer encore une fois à la recherche du plus petit dénominateur commun : un nouveau niveau de capture situé autour de 15 000 tonnes pour l’Atlantique Est et la Méditerranée. Or, ce chiffre correspond au prélèvement maximum issu des différents scénarios du comité scientifique de l’ICCAT ! Seule une fermeture complète de la pêche pourrait à terme fournir une chance au thon rouge de sortir des critères pour l’interdiction de son commerce international.
Le cas du thon rouge est édifiant et caractéristique de la situation actuelle. Les éléments scientifiques sont là, les solutions en matière de gouvernance existent, mais les décisions et le courage politique sont absents. C’est maintenant qu’il faut agir si l’on ne veut pas que le thon rouge disparaisse et que cette pêche pratiquée en Méditerranée depuis 7 000 ans appartienne à l’histoire ancienne.