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Océans

Thon : le naufrage des dispositifs de concentration de poissons

Mobilisons-nous avant que les plages paradisiaques de l’océan Indien ne deviennent des décharges à DCP. Ceux-ci n’ont ni leur place en mer, ni sur les rivages.

Prises accessoires d’espèces menacées, captures de jeunes thons, piège écologique… Les dispositifs de concentration de poissons (DCP) présentent bien des dangers pour nos océans.
Ils sont également une source de pollution marine et un danger pour les navigateurs.

DCP dans l’océan Indien

Des dizaines de milliers de débris flottants

Les dizaines de milliers de DCP déployés dans les zones tropicales de tous les océans du monde sont de véritables débris marins. Les DCP artificiels utilisés par les thoniers senneurs sont faits de radeaux en bois ou bambou, mais aussi en PVC et plastique. Donc bien loin d’être biodégradables !
Ils sont équipés de matériels électroniques (sondeur, balises, satellite…), et sous les radeaux pendent des dizaines de mètres de filets en matières synthétiques.

L’utilisation des DCP est hors de contrôle. En l’absence de la moindre régulation encadrant leur usage, il est impossible de connaître le nombre exact de DCP dérivant actuellement dans les océans. Les industriels n’ont pas l’obligation de signaler aux autorités le nombre de DCP qu’ils mettent à l’eau. Ils ne sont pas non plus obligés de les récupérer. De l’aveu même des entreprises de pêche, ce sont environ 20% des DCP qui sont perdus chaque année.
A titre d’exemple, nous pouvons citer les eaux seychelloises, dans lesquelles pas moins de 10 000 DCP actifs et au moins 2 000 DCP fantômes dérivent au gré des courants et continuent à avoir un impact sur la vie marine.

Les hypothèses dans lesquelles un DCP serait laissé à la dérive sont nombreuses : perte du signal de la balise, sabotage ou vol par d’autres pêcheurs, ou abandon pur et simple lorsque le DCP a dérivé trop loin. Ils finissent alors par couler, et s’échouer sur une plage ou un récif corallien.
En d’autres termes : ils sont une vraie source de pollution pour les fonds marins, les plages et les rivages qui bordent les zones de pêche, ainsi qu’un risque pour les navires.

L’atoll Alphonse va t-il devenir un cimetière à DCP ?

L’atoll Alphonse, aux Seychelles, est composé d’une unique île de 1,74 km², faite de plages et de récifs coralliens. Mais ce petit paradis tropical est aujourd’hui menacé par l’invasion des DCP. En quelques années, ce sont plus d’une vingtaine de DCP qui se sont échoués soit sur les plages soit dans les coraux.

Lorsqu’un DCP est pris dans un récif corallien, les filets qui le constituent se trouvent coupés et lacérés, ce qui augmente le risque d’emmêlement des animaux marins. Il agit alors comme un filet fantôme piégeant les poissons ou autres animaux marins (tels que les tortues qui passent à proximité).
Non seulement les DCP engendrent des prises accessoires pendant qu’ils dérivent en pleine mer, mais ils continuent une fois échoués sur le rivage !

Des coupables bien connus

La Société pour la conservation des îles (ICS), une ONG seychelloise, a publié une vidéo illustrant ce problème.

Sur ces images, il est possible d’identifier le nom du navire propriétaire inscrit sur les DCP récupérés par l’ICS. Parmi les navires responsables de la pollution de l’atoll Alphonse on retrouve certains des thoniers dont nous publiions les images en octobre dernier, tels que le Demiku.

Les éléments à charge contre l’utilisation massive des DCP se multiplient.
Quand les industriels réaliseront-ils qu’ils sont responsables de la destruction des écosystèmes marins et de la pollution engendrées par l’utilisation de cette technique dont ils pourraient totalement se passer ?

Les marques de thon présentes sur les étalages des supermarchés français doivent également s’engager à ne commercialiser que du thon pêché sans DCP. En particulier Petit Navire, leader du marché français, dont la maison mère MW Brands, possède la plus grande conserverie au monde, qui se trouve être… aux Seychelles.