Cette semaine s'est tenu à New York le Sommet sur le climat organisé par le Se

Climat

Sommet sur le climat : l’heure du bilan

Cette semaine s’est tenu à New York le Sommet sur le climat organisé par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. L’organisation de ce Sommet a été motivée par la nécessité de lancer un round de négociations entre les 120 chefs d’Etat présents, afin d’aboutir à un accord contraignant sur le climat l’année prochaine lors de la Conférence de Paris.

UN Climate Summit Projection in New York

L’organisation de négociations internationales est loin d’être suffisante

Si aucun accord formel n’était attendu cette semaine à New York, ce sommet aura au moins permis de jauger l’ambition de chaque pays à contribuer à la lutte mondiale contre les changements climatiques.
Malheureusement, les propositions soutenues par les dirigeants en présence étaient peu ambitieuses. Rien de très surprenant puisque dans leur immense majorité, ils ne mettent pas en œuvre sur leurs propres territoires des mesures fortes de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
On sait depuis l’échec de la Conférence de Copenhague en 2009 que ces négociations internationales ne sont pas la baguette magique qui permettra, seule, de répondre à la crise climatique. Elles sont indispensables mais loin d’être suffisantes. Les vraies avancées reposent sur la détermination des Etats à mettre en œuvre des solutions concrètes sur leur territoires en engageant tous les acteurs (entreprises, citoyens, structures locales, élus de terrain).

Des pays tels que le Danemark et, à une moindre échelle, l’Espagne ou l’Allemagne, montrent le chemin à suivre en développant massivement les énergies renouvelables. Ces énergies représentent une grande partie de la solution pour limiter les émissions de CO2 et ont accompli des pas de géants ces dernières années : plus performantes, plus rentables, créatrices de nombreux emplois…
C’est vers ce modèle-là que nous devons évoluer. Nous devons arrêter de consommer à outrance des énergies polluantes, telles que le pétrole ou le charbon, héritées du 19e et du 20e siècles.

Côté français, rien de nouveau

A New York cette semaine, il n’y a eu aucune surprise. Encore moins du côté français. Pourtant, notre pays présidera la Conférence sur le climat en 2015. Conférence qui devra mener à un accord avec tous les pays. A ce titre, elle porte une responsabilité particulière et se doit d’être exemplaire, plus que les autres pays, dans ses engagements, concrets sur son territoire.

Seulement, François Hollande, lors de son discours à la tribune de l’ONU n’a pas fait de grandes annonces.

Le Président a déclaré que la France contribuera au Fonds Vert pour le climat à hauteur de 1 milliards de dollars dans les prochaines années. Mais on ne sait pas sur combien d’années est engagé cet argent, ni s’il est prêté ou donné, ce qui fait une énorme différence.
Ce fonds, mis en place à Copenhague en 2009, doit permettre aux pays les plus vulnérables de faire face aux impacts des changements climatiques et de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Selon les experts ce sont 100 milliards de dollars minimum qui doivent être réunis d’ici 2020 pour faire face à ces immenses défis.

A part cela, rien de neuf. François Hollande s’est contenté de répéter les trop faibles engagements de la France sur l’énergie et le climat présents dans la loi sur la transition énergétique en discussion à l’Assemblée Nationale.
En effet, tant que la France ne se débarrassera pas du boulet que représente le nucléaire, elle ne pourra pas se lancer dans le développement massif des énergies renouvelables, clé de voûte de la transition énergétique et d’une réduction efficace des émissions de CO2. Pourtant, les bénéfices économiques d’une transition basée sur les énergies renouvelables ne sont plus à démontrer.

Et après ?

François Hollande aura une autre occasion d’accélérer la transition énergétique en France et en Europe. Fin octobre prochain se tiendra le Sommet des chefs d’Etats européens qui doit décider des engagements des 28 pays sur l’énergie et sur le climat d’ici à 2030.

Pour le moment, la France reste prisonnière de son obstination et s’entête à maintenir un nucléaire vieillissant. Elle tire les négociations vers le bas, à la fois sur le développement des ENR et sur les réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Ce n’est pas acceptable.

Le 2 novembre, le GIEC remettra son dernier rapport sur l’état du climat. Nous savons déjà que l’urgence de la situation – et a fortiori de l’action – sera confirmée, voire accentuée. Ce rapport sera présenté à Copenhague au Danemark, le premier des pays industrialisés à s’être engagé sur la voie d’une transition énergétique ambitieuse, en souhaitant atteindre 100% d’énergies renouvelables d’ici la moitié du siècle. A l’heure où les scientifiques nous montrent l’étendue du défi, le Danemark montre une partie de la solution. Et elle s’appelle « les renouvelables ».