Pesticides pour tous à Leclerc Bapeaume !

Samedi dernier Greenpeace rendait visite au Leclerc de Bapeaume Lès Rouen pour y dénoncer les pressions de la grande distribution sur les producteurs de fruits et légumes et le modèle agricole mortifère qui en découle !

Depuis de nombreux mois Greenpeace s’active pour obtenir de la grande distribution des engagements visant à soutenir une agriculture respectueuse de l’homme et de l’environnement, et ces deux dernières semaines l’association cible plus particulièrement l’enseigne Leclerc, acteur majeur de l’hyper-distribution en France et promoteur à ce titre d’une politique d’approvisionnement qui, par ses exigences (prix bas, grandes quantités et disponibilité toute l’année), pousse les producteurs à des pratiques intensives faisant la part belle aux pesticides. Samedi 24 octobre, entre 10h et 12h30 environ, les militants du groupe local de Rouen rendaient donc visite au Leclerc de Bapeaume pour rappeler la marque à ses responsabilités !

C’était à l’occasion d’une journée de mobilisation nationale du réseau des groupes locaux de l’association, et ailleurs en France, dans de nombreuses villes, d’autres militants s’activaient pour faire pression sur Leclerc ; Retour sur cette mobilisation du groupe local Greenpeace de Rouen alors qu’hier les activistes de l’association bloquaient un site de la Socamil >> (http://agriculture.greenpeace.fr/action-leclercobscur-episode-3-determines-contre-les-pesticides et http://agriculture.greenpeace.fr/chez-leclerc-cest-moins-cher-pesticides-inclus)

A Bapeaume, vers 10h samedi passé, les bénévoles de l’association ont rapidement disposé une bâche plastique sur le sol, à 3 mètres du sas d’entrée de l’enseigne et déversé dessus plusieurs kilos de terre pour symboliser la contamination des sols par l’agriculture intensive à laquelle sont contraints les maraîchers, sous peine de ne plus pouvoir répondre aux exigences de productivité de la grande distribution. Quelques panneaux de dénonciations, une bénévole en ‘femme sandwich’, une banderole visible de loin et la distribution de tracts d’information pouvait commencer (près de 800 clients ont ainsi été informés durant notre mobilisation).

A porter au crédit de l’enseigne – bien que nous faire évacuer soit souvent contre-productif médiatiquement ne l’oublions pas – notre équipe n’a pas été refoulée alors que nous occupions de fait un emplacement privé (pas simple de faire autrement avec les ‘hypers’). La direction du magasin a laissé pour consigne à ses agents de sécurité de nous laisser mener notre opération à la condition que nous n’entravions pas l’activité commerciale. Les forces de l’ordre n’ont pas été contactées et nos militants ont donc pu agir librement durant toute l’activité. Le geste doit être salué et ce d’autant plus que nous ne l’espérions pas.

A côté de cela et au regret de devoir contrebalancer, durant l’intégralité de notre mobilisation, la présence à quelques pas du directeur de l’établissement, dans un climat parfois tendu et lourd, avec lequel hélas tout dialogue s’est avéré impossible. Refusant catégoriquement de faire remonter à l’enseigne au niveau national notre présence ce jour et nos attentes de la part de la marque, il nous a semblé rester à l’affut du moindre faux-pas de nos bénévoles et ne nous a pas lâché d’une semelle jusqu’au rechargement de notre matériel dans le coffre de notre véhicule (où ne nous fut pas épargnée l’habituelle ‘remarque’ sur le fait que nous n’étions pas venus en vélos…).

Cette mobilisation, côté ‘visiteurs/clients’ de l’enseigne, a été bien au contraire payante de bout en bout. Tout notre stock de plaquettes d’information s’est écoulée en moins de deux heures et même si certains clients pressés ont refusé nos tracts, l’immense majorité n’a pas manqué de saluer notre présence, force d’encouragements, de remerciements, de témoignages de sympathie envers notre travail de pression du jour, et même d’agacements parfois lorsque nous étions perturbés dans nos échanges et gênés dans notre travail d’information/sensibilisation.

Encore une fois nos bénévoles n’ont pu que constater l’importance que les consommateurs attachent à une alimentation saine et leur désir de pouvoir acheter demain des produits issus d’une filière réconciliée avec la santé des agriculteurs, la préservation de la biodiversité et la protection de l’environnement. Seule ombre au tableau : le sentiment assez général des personnes avec lesquelles nous avons plus longuement échangé et auquel nous sommes malheureusement souvent confrontés face aux consommateurs, lesquels restent largement convaincus que l’argent dirige tout, qu’on ne peut pas changer grand chose, même s’ils nous disent que nous avons raison d’être là où ils nous rencontrent pour y faire ce que nous faisons !

A tous et aux visiteurs de cette page ‘web’, les bénévoles du groupe local Greenpeace de Rouen souhaitent pourtant passer ce message : Notre panier a du pouvoir et nos revendications communes aussi ! Il est encore temps d’aller signer notre pétition demandant au PDG de Leclerc d’assumer ses responsabilités (https://www.greenpeace.fr/leclerc-obscur/). Hier, suite aux actions menées depuis près de deux semaines par Greenpeace, suite au travail d’information directe auprès des consommateurs, et suite à l’action menée à la centrale d’achat de Leclerc près de Toulouse (la SOCAMIL – voir liens plus haut) Leclerc s’est engagé à mettre en place une commission chargée d’élaborer un plan d’action en vue de réduire fortement l’usage des pesticides dans la grande distribution !

Greenpeace sera particulièrement attentif à l’aboutissement de cet engagement, parce que tant que rien ne sera fait de la part de l’enseigne : ‘Chez Leclerc, comme hélas chez ses concurrents de l’hyper-distribution, les pesticides, ça restera offert !’…

Plus bas quelques photos de notre mobilisation à Rouen et en vous priant de ne pas hésiter à venir nous rencontrer si vous le souhaitez (voir infos sur notre page d’accueil concernant notre soirée ‘portes-ouvertes’ mensuelle >> http://rouen.greenpeace.fr/)