Les membres de Greenpeace à Poitiers poursuivent leurs actions pour dénoncer la surpêche! Samedi 29 octobre, ils ont investi le rayon poissonnerie et surgelés de l’Intermarché rue de la Demi-Lune, à Poitiers. Les militants ont étiqueté les produits pour signaler à la clientèle les espèces « de grands fonds » (le flétan, le grenadier, et bien d’autres) menacées par une pêche destructrice et vendus par Intermarché. Une banderole avec le message « Quels poissons dans mon assiette ? » a été déployée à l’intérieur du magasin pour interpeller les consommateurs. Les militants ont rencontré le directeur du magasin et ont rappelé l’absurdité du modèle du chalutage profond, qui épuise les ressources desquelles il se nourrit. Le chalutage profond est un crime écologique : 100% des espèces pêchées en Atlantique Nord-Est sont surexploitées, selon les scientifiques indépendants. De plus, leur filet laboure littéralement le fond des océans, et entraîne de nombreuses prises accessoires : des espèces capturées mais non initialement visées, qui sont aussitôt rejetées à la mer, mortes ou mourantes. Ces prises (poissons, coraux, etc) peuvent représenter 30 à 60% de chaque coup de filet.
Ce n’est pas la première fois que Greenpeace intervient à Poitiers en ciblant l’enseigne Intermarché. La raison est simple… Intermarché possède sa propre flotte de pêche et est responsable de 60% des prises françaises en pêche profonde. Sa flotte (Scapêche) a notamment survécu grâce à 9,7 millions d’euros de fonds publics, payés par le contribuable français et européen, entre 1996 et 2008. Le groupe affichait cependant une perte d’exploitation cumulée de 7,32 millions d’euros en 2008 tout en surexploitant les espèces de grand fond. Un non sens écologique et économique !
Greenpeace demande à Intermarché d’arrêter la pêche et la vente de ces espèces menacées. Par ailleurs, dans le cadre de la politique européenne des pêches, l’organisation demande aux gouvernements et, en premier lieu à la France, de mettre en place des mesures pour :
– protéger les ressources marines, en limitant le nombre de bateaux et en bannissant les pratiques destructrices telles que le chalutage profond ;
– soutenir des pêcheries plus durables, à plus petite échelle et plus sélectives, qui représentent 80% du secteur en terme d’emploi aujourd’hui en France, mais seulement 20% des captures.