Important revirement à Bruxelles sur le projet de réglementation visant à limiter les émissions de CO2 des automobiles en Europe. Les députés membres de la Commission Environnement du Parlement européen, appelés à se prononcer aujourd’hui sur le texte, ont résisté au lobby automobile et soutenu les propositions initiales de la Commission européenne.
Les députés ont adopté l’objectif de 130 g CO2/km dès 2012 pour l’ensemble de la flotte et ont donc refusé tout délais supplémentaires. Ils sont également revenus sur la proposition de la Commission en matière de pénalités en votant 95 € par gramme supplémentaire et véhicule vendu en 2015. Enfin, ils ont introduit un objectif de 95 g de CO2/km à l’horizon 2020.
Certaines zones d’ombres subsistent néanmoins, dont :
– le fait que l’objectif de 2020 pourrait être renégocié en 2014,
– et l’adoption du principe des éco-innovations, qui pourraient permettre aux constructeurs de contourner les normes.
« Ce vote est une bonne surprise mais nous pouvons et nous devons mieux faire, affirme Anne Valette, chargée de campagne Climat de Greenpeace France. Les scientifiques du Giec nous recommandent d’inverser la courbe de nos émissions de gaz à effet de serre en 2015. Cela nécessite des décisions plus ambitieuses encore. »
La balle est à présent dans le camp du Conseil des ministres présidé par la France jusqu’à la fin de l’année. Jean-Louis Borloo et Nicolas Sarkozy qui, en juin dernier, affaiblissait considérablement l’ambition du texte législatif en acceptant le lamentable compromis proposé par l’Allemagne, doivent aujourd’hui écouter les parlementaires et les citoyens européens qui demandent des véhicules moins gourmands en carburant.
Pour être à la hauteur du défi climatique, la future réglementation européenne doit :
– limiter la moyenne des émissions à 120 g de CO2/km d’ici à 2012 pour l’ensemble de la flotte ;
– fixer dès aujourd’hui un objectif contraignant et ambitieux à l’horizon 2020 et exclure toute révision à la baisse de cet objectif.