Le Japon a annoncé, ce mercredi, la suspension de la chasse à la baleine. Cette interruption est certes une très bonne nouvelle… à court terme : la décision que doivent prendre aujourd’hui les autorités japonaises est d’arrêter définitivement cette prétendue « pêche scientifique ».
Pour Greenpeace, la saison de chasse balénière japonaise a été écourtée cette année en raison des stocks massifs de viande de baleine (6 000 tonnes) accumulés et invendus au Japon. 6 000 tonnes de viande de baleine s’entasseraient ainsi aujourd’hui dans des entrepôts frigorifiques japonais, faute de débouchés.
L’interruption annoncée hier ne signifie pas, malheureusement, la fin de la chasse à la baleine du Japon. Les bateaux japonais chassent chaque année plusieurs centaines de baleines dans l’Antarctique au nom de la « recherche scientifique », une pratique tolérée par la Commission baleinière internationale, qui interdit la chasse commerciale depuis 1986.
C’est pourquoi Greenpeace poursuivra sans relâche sa campagne sur le terrain, auprès de la population japonaise.
En mai 2008, en réquisitionnant une caisse de viande de baleine illégale pour la remettre à la justice, Junichi Sato et Toru Suzuki, deux militants de Greenpeace au Japon, ont mis en lumière la corruption du système et la couverture accordées au marché noir par les institutions en charge de la chasse à la baleine, au premier rang desquelles l’Agence des pêches japonaise, la FAJ. Pour cela, nos activistes on risqué dix ans de prison – ils ont finalement été condamnés à un an avec sursis. Cette affaire des « Tokyo 2 » a contribué de façon déterminante à faire évoluer l’opinion publique japonaise et à faire connaitre la réalité de cette chasse pseudo-scientifique.
Ainsi, fin décembre, l’Agence des pêches japonaise a reconnu que les accusations portées par Greenpeace sur le trafic illégal de viande de baleine étaient finalement fondées, et elle s’est excusée publiquement !
Au Japon, de moins en moins de personnes soutiennent le programme de chasse à la baleine
Un sondage a montré que 87 % des personnes interrogées ignoraient que le programme de chasse dans l’océan austral était très largement financé par leurs impôts. Et, par ailleurs, il y a de moins en moins de débouchés pour cette viande : 6 000 tonnes de viande de baleine sont conservées dans des entrepôts frigorifiques, soit l’équivalent de 2 ans de consommation, faute de trouver des débouchés sur le marché !
Nous pensons que c’est au Japon que se gagnera la lutte contre la chasse à la baleine, en informant et en faisant évoluer l’opinion publique, et en démontrant l’ampleur de la corruption, du marché noir ou de la non viabilité économique de ce programme de chasse qui n’a de scientifique que le nom.
Notre objectif reste la fin de toute chasse industrielle à la baleine.