Vendredi 7 avril 2023, alors que débutent les premiers envols des jeunes pétrels de Barau et des pétrels noirs, des militants de Greenpeace La Réunion, Attac La Réunion, Extinction Rebellion et Citoyen pour le Climat Réunion se sont mobilisés à Terre-Sainte, Saint Pierre, pour relayer le message d’alerte lancé par la SEOR et pour exiger un éclairage raisonné et pragmatique de l’éclairage public mais aussi l’éclairage touristique et publicitaire.
Le Pétrel de Barau, classé par l’UICN en danger d’extinction et le Pétrel Noir en danger critique d’extinction, sont deux oiseaux marins endémiques de la Réunion. Au moment de quitter leur nid dans les falaises, pour une année en mer, les pétrels se dirigent vers l’océan guidés par le reflet de la lune et des étoiles sur l’eau. Sur leur chemin, les lumières de la ville.
Chaque année, la pollution lumineuse tue des pétrels. En ligne de mire, l’éclairage urbain : les pétrels attirés par les lumières, tombent au sol et sont incapables de s’envoler à nouveau, à la merci des rats, des chiens et des chats.
Cette année sera particulièrement meurtrière à cause de la nouvelle lune ou lune noire entre le 13 et le 28 avril. La SEOR estime entre 900 et 1200 le nombre de pétrels qui s’échoueront entre le 1er avril et le 12 mai.
Sauf si le nombre de source lumineuse est restreint au nécessaire, mieux adapté (ampoules au spectre orangé, éclairer vers le sol plutôt que le ciel, etc.) et s’il sont éteints dès 19h durant cette lune noire.
Nous avons été alertés par un habitant de Terre-Sainte, sur la présence d’une dizaines de puissants spots à lumière blanche orientés vers le ciel, qui mettent en valeur les banians du bord de mer, en plus de l’éclairage public de la rue.
L’éclairage est éblouissant, les spots brûlants, il est 21h : nous sommes loin des recommandations de la SEOR pour la préservation des Pétrels mais aussi loin de celles du gouvernement pour la sobriété énergétique !
C’est ce site touristique, un des plus emblématique de la ville de Saint Pierre, que nous avons choisis comme symbole de l’absurdité de la politique de la commune de Saint Pierre et nombres d’autres communes, qui mène à la destruction de notre biodiversité, notre patrimoine et dilapide l’énergie.
Dans la nuit de vendredi 7 avril, nous avons donc réorienté les lumières des spots vers le sol comme le préconise la SEOR. Des pancartes de sensibilisation ont été accrochées pour alerter les riverains, les passants et les touristes sur l’impact néfaste de la pollution lumineuse . Echouage des pétrels, désorientation des tortues marines, des chauve-souris, c’est en réalité toute la biodiversité qui en subit les conséquences, humains y compris.
Nous pensons que les communes doivent montrer l’exemple, parce qu’elles sont responsables de l’éclairage urbain.
Le Parc National de La Réunion semble le penser aussi et développe le programme « Jour de la Nuit » qui entérine et met en valeur les engagements des communes situées dans les couloirs de passage des pétrels. Voici les engagements que Saint Pierre, partenaire située dans un des 3 couloirs d’envols des pétrels, a pris : « Extinction des éclairages routiers à Pierrefonds, Bois d’Olives Ravine des Cabris, des terrains sportifs de proximité, stades de football, complexe sportif et boulodrome ».
Aucune extinction du centre-ville de Saint-Pierre et des sites touristiques. Aucun des centres commerciaux saint pierrois n’est mentionné. Aucun horaire indiqué ! GREENWASHING !
Eteindre les routes et les équipements sportifs n’est non seulement pas suffisant, mais en plus fait peser les efforts uniquement sur les habitants des quartiers éteints et les sportifs. Nous pensons que cet effort doit être répartit de manière plus juste et qu’ainsi les éclairages des sites touristiques, des centres commerciaux et des centre-villes doivent aussi être raisonnés et pragmatiques !
A l’heure des petits gestes de sobriété énergétique demandés aux Français par M. Macron, c’est
11 millions de points lumineux pour l’éclairage public et 3,5 millions d’enseignes publicitaires qui irradient de mille feux le ciel national.
58 % de la consommation totale d’une commune est dévolue en moyenne à l’éclairage urbain.
Les scientifiques et médecins ne cessent d’alerter sur les conséquences de ces éclairages outranciers.
Le 29 juin 2021, l’Académie de Médecine a classé la pollution lumineuse dans les perturbateurs endocriniens.
La revue Science, quant à elle publie le 19 janvier 2023, un article qui démontre les effets néfastes tant écologiquement qu’en terme de santé publique.
Dans les villes, moins d’une vingtaine d’étoiles sont visibles l’oeil nu!
Nous demandons à ce que la commune de Saint Pierre, et toutes les autres communes de la Réunion s’engagent réellement vers un éclairage raisonné et pragmatique sur leur commune, afin de préserver la précieuse et unique biodiversité de notre île, la santé des humains qui y habitent et afin de limiter le réchauffement climatique par des mesures de sobriété énergétique incluent les secteurs touristiques et commerciaux.
Greenpeace La Réunion, Attac La Réunion, Extinction Rebellion et Citoyen pour le Climat Réunion