Climat

Greenpeace prend d’assaut la Tour Eiffel pour dénoncer l’obsession nucléaire de Nicolas Sarkozy

Greenpeace a dénoncé ce matin l’irresponsabilité de Nicolas Sarkozy en matière nucléaire, au lendemain d’une fuite radioactive au Tricastin et de l’annonce aberrante d’un second EPR en France, et en marge du sommet de l’Union pour la Méditerranée qui réunit à Paris une quarantaine de chefs d’État. Déjouant un imposant dispositif de sécurité, les militants de Greenpeace ont suspendu une immense banderole représentant le logo radioactif entre le premier et le deuxième étage de la Tour Eiffel, au centre des étoiles disposées sur le symbole national en l’honneur de la présidence française de l’Union européenne.À l’issue de cette action, une douzaine de militants a été interpellée par les gendarmes et relâchée, après un simple contrôle d’identité.« Depuis son élection, le président de la République français ne recule devant rien pour vendre son nucléaire, déclare Frédéric Marillier, responsable de la campagne Énergie à Greenpeace France. Devant l’Onu, comme président du Conseil européen, ou encore tout récemment au G 8, il joue les VRP d’Areva et détourne tous les rendez-vous politiques pour promouvoir le nucléaire français à l’international. »Cette obsession du président de la République risque de faire dérailler les négociations sur le paquet « énergie climat » que l’Union européenne doit boucler sous présidence française. Par ailleurs, à une échelle globale, sa politique d’exportation du nucléaire tous azimuts est aussi porteuse d’importants risques de prolifération, comme l’ont déjà rappelé à la France l’Agence internationale de l’énergie atomique et l’Union européenne.


Climat : le nucléaire ne résout rien
L’Europe s’est fixé un triple objectif à l’horizon 2020 : réduire de 20 à 30 % ses émissions de gaz à effet de serre, développer les renouvelables à hauteur de 20 % de sa consommation et réaliser 20 % d’économies d’énergie. Le recours au nucléaire est exclu de cette feuille de route pour une raison simple : son inefficacité totale. D’après l’Agence internationale de l’énergie, tripler le nombre de réacteurs dans le monde ne réduirait les émissions de gaz à effet de serre que le 6 %, tout en absorbant la plupart des financements disponibles. Plus grave encore : la volonté française de replacer le nucléaire dans la feuille de route européenne fait obstacle au développement des renouvelables et de politiques de maîtrise de la consommation, qui répondent le mieux aux problèmes du climat, de la sécurité énergétique et de la hausse des prix de l’énergie. Le retard de la France en matière d’efficacité et de renouvelables en est l’éclatante démonstration.Prolifération : l’autre menace planétaire
Présentant le nucléaire comme le nouveau gage de développement en Afrique du nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte ou encore Libye, pays encore il y a peu au ban des nations) et dans une région aussi sensible que le Moyen-Orient, Nicolas Sarkozy instrumentalise les enjeux du climat ou de l’indépendance énergétique pour justifier un accès prétendument légitime de certains pays à l’atome et vendre son nucléaire partout dans le monde au mépris de la paix.« Le Président français et l’Union européenne doivent soutenir un modèle énergétique fondé sur les renouvelables, véritables énergies propres, disponibles en abondance et porteuses de paix, conclut Frédéric Marillier. Que Nicolas Sarkozy décide absolument seul de l’exportation de technologies ultra sensibles dans des pays à risques comme d’un deuxième EPR dans l’Hexagone fait de la France une république nucléaire comme on parle de républiques bananières. »(Mise à jour le 13/07/08 à 17h05, voir l’article précédent)