Greenpeace demande à N. Sarkozy de mener une présidence de l’Union européenne au service de l’environnement

Paris, le 30 juin – Demain débutera la présidence française de l’Union européenne. Rares sont les présidences de l’UE qui ont revêtu une telle importance d’un point de vue environnemental. En jeu : rien de moins que la politique climatique et énergétique de l’Europe pour les 12 ans à venir, la survie des dernières forêts primaires, la démocratisation des processus d’autorisation des OGM…

100 mois ! C’est le temps qu’il reste à la communauté internationale pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre : dès 2015, ces émissions devront baisser significativement pour être divisées par 2 au niveau mondial -par 4 dans les pays industrialisés- d’ici 2050 pour éviter un emballement climatique. Pour cela, l’Union européenne doit montrer l’exemple. Greenpeace demande donc à Nicolas Sarkozy, qui, prendra demain la présidence de l’UE, de s’engager sur les objectifs suivant :

réduction de 30% des émissions de CO2 de l’UE d’ici 2020 par rapport à 1990.
rendre obligatoire 20% d’efficacité énergétique d’ici 2020. L’énergie la moins chère et la moins polluante reste celle que l’on ne consomme pas.
– émissions de C02 des voitures : adopter l’objectif contraignant de 120g de CO2 par km parcouru en 2012 et 80 g en 2020
– imposer une traçabilité complète du commerce du bois et développer des mécanismes innovants de compensation de la déforestation et la dégradation évitées
– lancer une révision des processus européens d’autorisation des OGM

« La tâche pour l’Europe n’est pas mince. La présidence confère à la France un rôle essentiel», déclare Yannick Jadot, directeur des programmes de Greenpeace France. En retard sur la mise en œuvre du Grenelle, la France n’a pas encore gagné la crédibilité que nécessite un tel agenda. Le compromis franco-allemand sur l’automobile inquiète fortement, de la même manière que l’obsession du Président et de son premier ministre à vendre à tort et à travers un nucléaire empêtré dans ses difficultés industrielles et économiques. » Depuis 7 jours, Greenpeace empêche d’ailleurs le redémarrage du chantier de l’EPR à Flamanville pour dénoncer les mauvais choix de la France. « Pourquoi s’entêter à construire un nouveau réacteur coûteux et inutile, alors qu’on dispose de solutions beaucoup plus efficaces, économiques, mais aussi plus sûres et rapides que le nucléaire ?, déclare Karine Gavand, responsable de la campagne Climat à Greenpeace France. La première de ces solutions est l’efficacité énergétique, c’est-à-dire la maîtrise de notre consommation qui répond à la fois aux enjeux des changements climatiques, de la sécurité énergétique et de pouvoir d’achat des Européens. »

« En faisant des économies d’énergie sa grande priorité, en préférant la responsabilité politique aux effets d’annonce sur les OGM, en affichant solidarité et équité sur les forêts et dans les négociations internationales sur le climat, l’Europe s’engagerait dans la sortie d’une crise globale et profonde », conclut Yannick Jadot. Et la France pourrait prétendre à un rôle d’avant-garde longtemps revendiqué mais toujours pas mérité »

Greenpeace vient de lancer un clip sur sa campagne efficacité énergétique :http://www.greenpeace.org/france/efficacite-energetique/
Dossier de presse Greenpeace sur la présidence française de l’UE :
https://www.greenpeace.fr/presse/dossier-de-presse-Greenpeace-PFUE.pdf