Une quarantaine d’associations demandent aux distributeurs de semences de clarifier leurs intentions sur la commercialisation des OGM en France

Agriculture

Greenpeace, les Amis de la Terre, la FFAP (Fédération française des apiculteurs professionnels), les Faucheurs volontaires d’OGM et une trentaine d’autres organisations et collectifs ont adressé ensemble aujourd’hui une lettre ouverte aux sociétés faisant négoce de semences agricoles en France. Dans ce courrier, les organisations signataires demandent à ces entreprises de clarifier leurs intentions concernant la commercialisation de semences de maïs Mon 810 sous licence Monsanto, en vue des semis du printemps 2012.

La situation n’a, en effet, rien de clair. Un exploitant agricole français peut aujourd’hui acheter légalement des semences de maïs Mon 810 sur le marché, malgré la demande effectuée par les autorités françaises auprès de la Commission européenne le 21 février 2012 de suspendre l’autorisation de mise en culture des semences de maïs Mon 810.

Dans l’attente de la réponse de la Commission, un agriculteur français souhaitant semer du maïs transgénique est absolument libre de le faire. Or la période des semailles commence dans quelques jours, début mars… De surcroît, si la Commission européenne refuse finalement de donner une suite favorable à la demande de la France et de suspendre l’autorisation de mise en culture du Mon 810, le risque d’un retour des OGM dans les campagnes perdurera tant que les autorités françaises n’auront pas pris des mesures d’urgence d’interdiction.

Cette brèche juridique ouvre la voie à la réapparition du maïs génétiquement modifié dans les champs français. La menace est immédiate et bien réelle : la demande de suspension des autorités françaises ne change rien pour l’instant.

Les associations signataires de cette lettre demandent donc aux semenciers de clarifier leurs intentions : ces entreprises ont-elles déjà commercialisé des semences de maïs Mon 810 ou ont-elles l’intention de le faire ? Si cette commercialisation permettait à des exploitants agricoles français de semer du maïs Mon 810, les conséquences seraient graves et irréversibles pour l’environnement, pour les autres exploitants (agriculteurs bio notamment), pour les apiculteurs. La mise en culture de maïs transgénique serait par ailleurs contraire à la volonté des Français, qui sont massivement opposés aux OGM.

La lettre ouverte a été adressée aux sociétés suivantes : Euralis semences, Caussade Semences, Maïsadour semences, RAGT, Limagrain, Pioneer semences SAS, KWS maïs France, Syngenta, Terrena, Triskalia, Arterris, Terre du Sud et Lur Berri. Elle sera remise également par des militants, en main propre, à toute société faisant négoce de semences.

La lettre ouverte est accessible sur http://bit.ly/yMCqcr