Une étude fait apparaître une baisse de fertilité des souris alimentées avec du maïs GM
Paris / Vienne, le 12 novembre 2008. Une étude publiée aujourd’hui par le gouvernement autrichien soulève de nouvelles et très sérieuses questions quant à l’impact des OGM à long terme sur la santé animale. L’expérimentation menée par l’Université de Vienne fait en effet apparaître que la fertilité de souris nourries avec une variété de maïs OGM diminue significativement dès la 3e génération. Ce maïs est autorisé à l’alimentation humaine et animale en France.
La contradiction entre les études indépendantes et les études menées par les industriels, dont se sert l’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments) pour autoriser les OGM en Europe, apparaît de nouveau au grand jour. Compte tenu de ces nouveaux éléments, Greenpeace appelle au retrait du marché du produit mis en cause. Ces organismes ne doivent plus être autorisés en Europe tant que l’autorité de sécurité alimentaire ne sera pas en mesure de les évaluer correctement.
L’étude (en anglais)
Un résumé figure en p7
Conduite par l’Université de Vienne et commandée par les ministères autrichien de la santé et de l’environnement, cette étude, l’une des seule s’intéressant aux effets à long terme des OGM, a comparé selon différentes modalités l’évolution sur plusieurs générations de groupes de souris nourries d’un côté avec une alimentation contenant 33% de maïs OGM (issu d’un croisement de mais MON 810 et NK 603) et de l’autre avec une alimentation équivalente mais exempte de maïs OGM. Outre les problèmes décelés en matière de reproduction, le nombre et le poids des souriceaux sont plus faibles dans le groupe « OGM » dès la 3e génération. Les conditions étant égales par ailleurs, cet effet peut être imputé à l’alimentation.
Brevetée par Monsanto, la variété utilisée lors de ces expérimentations est un croisement de MON 810 et NK 603. Il est autorisé à l’alimentation humaine et animale en Europe. De nombreux essais de ce croisement ont été menés en France ces dernières années.
« La mise en évidence d’impacts négatifs des OGM sur la reproduction d’être vivants est nouvelle et extrêmement inquiétante ! déclare Arnaud Apoteker de Greenpeace France. De très nombreuses autorités de régulation, comme l’EFSA en Europe, les ont pourtant considérés comme sûrs en se basant sur des études à court terme fournies par les industriels… Il faut de toute urgence retirer du marché les produits suspects et mener à terme le processus de réévaluation des OGM initié par la présidence Française de l’UE. Nous ne sommes pas des cobayes ! »