Un degré de plus en Arctique : Greenpeace relève les compteurs et ça continue de chauffer !
Paris, le 24 septembre 2010 – Les résultats de l’expédition scientifique, organisée durant l’été 2009 en Arctique par Greenpeace, révèlent que les eaux se sont réchauffée d’un degré supplémentaire dans les eaux du Groenland.
« Cette étude vient corroborer les analyses de nombreux scientifiques qui estiment que le climat se dérègle au-delà des prévisions les plus pessimistes, rappelle Karine Gavand, de Greenpeace France. Voilà qui rend encore plus inexcusables les responsables politiques qui, depuis Copenhague, bloquent les négociations internationales et ne proposent que de très faibles objectifs de réduction de gaz à effet de serre. »
Trois découvertes majeures
– Les scientifiques ont constaté que la température de l’eau était supérieure d’un degré en moyenne par rapport aux relevés précédents.
– Après un an, les courants subtropicaux sont toujours présents en mer Arctique. Il ne s’agit donc pas d’un phénomène ponctuel, limité à une année.
– La présence de ces courants a été enregistrée tout au long de l’année : il ne s’agit donc pas non plus d’un phénomène estival.
Ces données contribuent à la première étude à long terme sur les fjords
En septembre 2009, une équipe de glaciologues et d’océanographes indépendants a embarqué à bord de l’Arctic Sunrise, le brise-glace de Greenpeace pour mettre à l’épreuve la théorie selon laquelle les eaux subtropicales parviennent jusqu’à la calotte glaciaire du Groenland et en accélèrent la fonte.
La semaine dernière, Fiamma Straneo, de l’Institut océanographique de Woods Hole, est retournée sur place pour relever les instruments de mesure déposés l’année dernière dans les profondeurs des fjords Sermilik et Kangerdlugssuaq. Les dispositifs ont enregistré la température des eaux pendant toute l’année et prouvé que la présence d’eaux subtropicales n’est pas un phénomène ponctuel.
« Comme l’année dernière, nous avons trouvé des courants d’eaux subtropicales, plus chauds dans ces deux fjords. Et grâce aux données que nous avons recueillies, nous pouvons aujourd’hui confirmer que ces eaux accélèrent la fonte des glaciers tout au long de l’année, explique le Dr Straneo. Par rapport à l’année dernière, les températures de l’eau affichent un degré de plus environ dans les deux fjords. Pour une région comme le Groenland, c’est un changement considérable. »
Le réchauffement des eaux : l’autre menace qui plane sur l’Arctique
L’air de plus an plus chaud, sous l’effet des dérèglements climatiques, n’est donc pas le seul danger qui pèse sur ces grands glaciers. L’afflux d’eaux subtropicales chaudes dans les fjords du sud-est du Groenland constitue une menace au moins aussi dangereuse. Les recherches montrent que la fonte sous-marine des glaces pourrait être 10 à 20 fois plus importante que celle causée par le réchauffement du climat. Ce phénomène participe à la fonte générale de la calotte glaciaire, responsable pour un quart de la montée du niveau de la mer.
Les expéditions scientifiques menées par Greenpeace
Considérant comme fondamentale l’importance des recherches scientifiques indépendantes sur les questions environnementales et climatiques, Greenpeace organise régulièrement de telles expéditions, mettant à la disposition de chercheurs ses moyens logistiques pour mener à bien leurs recherches. Cette année, c’est le phénomène de l’acidification des océans, conséquence méconnue des émissions de gaz à effet de serre, qui était à l’honneur.