Synthèse de la CCNUCC : Greenpeace met en garde contre la faiblesse et le retard des engagements climatiques nationaux

Climat

La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) publie aujourd’hui son rapport de synthèse des contributions déterminées au niveau national (CDN), destiné à analyser les plans climat nationaux déjà annoncés. Greenpeace demande aux dirigeants et dirigeantes qui seront réunis le mois prochain à la COP30 d’apporter une réponse forte face au manque d’ambition flagrant exposé dans ce rapport.

D’après cette synthèse, qui regroupe les plans d’action pour le climat à l’horizon 2035 soumis par les États, bien que les nouvelles contributions déterminées au niveau national soient mieux-disantes que les précédentes, elles conduiraient à des réductions d’émissions de seulement 11 % à 24 % d’ici 2035 par rapport à 2019[1]. On est donc bien loin de la réduction de 60 % à laquelle les pays s’étaient engagés lors du premier bilan mondial à la COP28 de Dubaï, en 2023.

La CCNUCC indique que son rapport est basé sur les 64 nouvelles CDN soumises avant le 30 septembre 2025, par des États représentant au total 30 % des émissions mondiales. De grands émetteurs manquent encore à l’appel, dont l’Union européenne (UE). Il n’est pas possible de tirer des conclusions générales au niveau mondial à partir d’un ensemble de données aussi limité, ajoute la CCNUCC.

Pour Jasper Inventor, directeur adjoint du programme de Greenpeace International : “Ce rapport est un nouveau signal d’alarme retentisssant pour la planète, mais les gouvernements continuent de faire la sourde oreille. La COP30 doit être le moment où le monde se réveille et agit avant que la maison ne s’écroule.

Il ajoute : “La COP30 doit donner le coup d’envoi d’une accélération de l’action climatique. Le secrétaire général des Nations unies a déjà prévenu qu’un dépassement temporaire de la limite de 1,5 °C de réchauffement était imminent. Pourtant, nombre de plans d’action nationaux pour le climat sont en retard. Et parmi ceux présentés, beaucoup ne respectent pas une trajectoire compatible avec les objectifs de l’accord de Paris.[2]

Pour Lorelei Limousin, chargée de campagne Climat chez Greenpeace France : “À quelques jours de la COP30, l’Union européenne manque toujours à l’appel pour la révision de ses objectifs climatiques. Ce retard est lié, entre autres, à la position française, pourtant garante de l’accord de Paris. Alors que les canicules, inondations et sécheresses ont coûté 43 milliards d’euros à l’Europe cet été, les propositions actuellement sur la table restent insuffisantes. L’inaction coûte toujours plus cher, humainement et économiquement. Le Conseil Environnement du 4 novembre prochain doit présenter des objectifs ambitieux pour 2035 et 2040, à la hauteur des alertes scientifiques et du rôle historique de l’UE dans la crise climatique.”

Une action radicale des pays qui seront présents à la COP30 est donc attendue et nécessaire. Le manque d’ambition persistant des pays industrialisés et historiquement responsables des changements climatiques n’est plus tenable. L’augmentation des émissions et l’intensification des événements climatiques extrêmes exposent en premier lieu les populations les plus fragiles. Il est temps de faire passer la planète et la sécurité de ses habitant·es au premier plan.


Notes aux rédactions :
[1] Rapport de synthèse des CDN de la CCNUCC
[2] Lire les commentaires du secrétaire général de l’ONU, M. Guterres