Sortie du nucléaire en Allemagne : stop aux contre-vérités !
Paris, 31 mai 2011 – L’annonce confirmant hier la volonté de l’Allemagne de fermer ses derniers réacteurs nucléaires d’ici à 2022 a déclenché de nombreuses réactions en France, parmi lesquelles circule notamment une contre-vérité majeure : l’idée que l’Allemagne a beau jeu de dire qu’elle sort du nucléaire, étant donné qu’elle importe de l’électricité venant des centrales françaises.
En réalité, c’est la France qui importe de l’électricité allemande, non l’inverse !
Depuis plusieurs années, l’Allemagne exporte en France deux à trois fois plus d’électricité qu’elle n’en importe de l’Hexagone. Et ce n’est pas Greenpeace qui le dit, mais RTE, dans ses rapports annuels. Ainsi en 2010, l’Allemagne a importé 9,4 TWh d’électricité nucléaire française, mais elle a exporté en direction de la France 16,1 TWh (source : le bilan électrique français de 2010, établi par RTE, page 18). Ainsi, arrêtons d’urgence les cocoricos ! La France, avec ses 58 réacteurs nucléaires, a donc bien plus besoin de l’électricité produite par les vilaines centrales à charbon allemandes que l’Allemagne, elle, ne recourt à l’atome français.
Presque pas un chiffre correct dans tout ce qu’on entend depuis hier !
Alors qu’en Allemagne, la question qui fait aujourd’hui débat n’est pas « sortir ou non du nucléaire » mais « il faut en sortir dès 2015 et non en 2022 », en France, la majorité des responsables politiques et des commentateurs répètent des données erronées ou imprécises. Part du nucléaire en France, prix de l’électricité ou dynamique allemande de réduction des émissions de CO2 : il n’y a quasiment pas un chiffre correct dans les déclarations qu’on entend depuis hier !
Greenpeace n’a pas résisté à dresser une liste non exhaustive des absurdités rabâchées depuis matin, à découvrir ici : http://bit.ly/ir9sDq. Erreurs, mauvaise foi, dogmatisme, ignorance… À vous de voir !