Sommet “Ambition Climat” : réaction de Greenpeace France au discours d'Emmanuel Macron

Climat

Samedi 12 décembre, Emmanuel Macron a pris la parole lors du Sommet “Ambition Climat” organisé dans le cadre des cinq ans de l’Accord de Paris.

Au lendemain d’un accord européen qui établit un nouvel objectif de -55% de réduction nette des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, le Président français a vanté l’engagement européen et appelé au succès de la prochaine COP à Glasgow, mais ne s’est pas engagé pour autant à relever d’ici là l’objectif français pour 2030.

“Cinq ans après l’élan de la COP21, la France se présente à ce nouveau sommet sans résultats probants sur son propre bilan, et au contraire sommée par la justice de démontrer la crédibilité de son action. Pourtant, plutôt qu’accélérer, Emmanuel Macron s’apprête à faire du projet de loi de la Convention Citoyenne pour le Climat un joli paquet cadeau vide de toutes mesures structurantes”, commente Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

Contrairement à ce qu’a annoncé le Président face aux nombreux pays participant à ce Sommet, le plan de relance adopté par la France est bien loin d’engager une transition écologique juste : financements insuffisants et temporaires pour les secteurs de la transition, inclusion de fausses solutions sous le label soi-disant “vert” comme le nucléaire, l’agriculture de précision ou les agrocarburants, maintien des niches fiscales sur les énergies fossiles, baisses des impôts sans contreparties pour les secteurs les plus polluants, enterrement des mesures fiscales et budgétaires de la Convention citoyenne pour le climat. Toutes ces décisions risquent, en réalité, de nourrir un rebond des émissions françaises.

“Quant au sujet des inégalités mentionné par Emmanuel Macron, il a été escamoté dans le dernier budget voté à l’Assemblée nationale par le gouvernement et la majorité qui ont opposé un veto ferme aux conditionnalités sociales et écologiques pour les grandes entreprises, ou à la réforme de la fiscalité carbone via l’ISF climatique. Des reculs en cascade, à l’opposé du Royaume-Uni qui propose une baisse des émissions de 68% en 2030 (contre 40% actuellement pour la France), la fin des financements export aux projets fossiles dès l’an prochain (contre 2035 pour la France) ou encore la fin de vente des véhicules thermiques en 2030 (contre 2040 pour la France). Après 3 ans et demi au pouvoir, le champion du climat promis se révèle un cancre endurci”.