Salon de l'auto : Greenpeace dénonce les constructeurs allemands qui sabotent la législation sur le C02 des voitures

Climat

© Mora/Greenpeace

Paris, le 4 octobre 2008 – Samedi 4 octobre, jour de l’ouverture au public du Mondial de l’auto de Paris, Greenpeace dénonce l’attitude des constructeurs qui prétendent se soucier d’environnement mais sabotent la réglementation européenne sur les émissions de CO2 des automobiles, qui doit être bouclée avant fin 2008.

Une action en deux temps : dehors et dedans !
Dès 9h30, Greenpeace a accueilli les visiteurs massés devant l’entrée du Parc des expositions de la porte de Versailles en déployant une gigantesque banderole montrant la Terre écrasée par le passage d’une voiture. Puis, à 14h30 précises, une cinquantaine de militants se sont installés dans les véhicules les plus polluants exposés sur les stands des principaux constructeurs allemands (BMW et Mercedes dans le Hall 1, et Audi et Volkswagen dans le Hall 4). Au même instant, ils se sont attachés au volant, ont collé des autocollants sur les vitres des voitures demandant « Sauvons le climat : 120 g de CO2/km en 2012 », et ont actionné des sirènes.

Le message : dénoncer le « greenwashing » des constructeurs
« Sous les lumières du Salon de l’auto, tous les constructeurs prétendent montrer « patte verte », en communiquent à tour de bras sur l’environnement et leurs modèles les moins polluants. Mais, en coulisses, à Bruxelles, ils font pression sur l’UE pour torpiller la réglementation visant à limiter les émissions de CO2 des véhicules particuliers », dénonce Anne Valette, de Greenpeace France. Aujourd’hui Greenpeace cible les constructeurs allemands, qui produisent les voitures les plus polluantes d’Europe et mènent la fronde contre la réglementation. Mais l’ONG dénonce aussi les autres constructeurs européens qui affichent, pour certains, de meilleures performances en matière de CO2, mais restent solidaires des allemands.

Historique de la réglementation
L’Europe veut depuis longtemps limiter les émissions de CO2 liées au transport. En 1998, tentant d’éviter une réglementation contraignante, les constructeurs se sont engagés à réduire en dix ans les émissions moyennes de leurs voitures neuves de 180 à 140 g de CO2/km. Résultat : en 2007, elles s’élevaient à 158 g ! En décembre dernier, la Commission européenne a proposé un projet de réglementation qui, sous la pression des industriels et d’Angela Merkel, a été considérablement affaibli, jusqu’à la version lamentable proposée il y a quelques jours par la présidence française de l’UE. « La France nous montre qu’elle ne se soucie ni du climat, ni du pouvoir d’achat des consommateurs qui réclament des véhicules moins gourmands en carburant, reprend Anne Valette. Si elle adopte ce compromis, l’Europe sera incapable d’atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre qu’elle s’est fixés pour 2020 dans le cadre du protocole de Kyoto. »

Crise économique, climatique, énergétique : même combat !
Dans un contexte incertain et face à la hausse du prix des carburants, les constructeurs présentent eux-mêmes leurs « voitures vertes » comme solution d’avenir. « Favoriser les innovations industrielles respectueuses de l’environnement et économes en énergie est l’une des réponses à la crise, confirme Anne Valette. Une législation ambitieuse sur les émissions de CO2 des voitures enverrait un signal fort au marché. Au contraire, ne rien faire pour contenir le dérèglement du climat nous coûtera cher : 5 500 milliards d’euros, selon l’économiste Nicholas Stern. »

Ce que demande Greenpeace
Nicolas Sarkozy s’est engagé à faire de la lutte contre le dérèglement du climat la priorité de sa présidence de l’UE. Pour tenir sa parole, il doit donc défendre une réglementation qui limite la moyenne des émissions à 120 g de CO2/km d’ici à 2012 pour l’ensemble de la flotte et fixe dès aujourd’hui un objectif de 80 g/km à l’horizon 2020, en excluant toute révision à la baisse de ce chiffre.