Rejet de la loi OGM : une immense opportunité

Agriculture

Paris, le 14 mai 2008. Prenant acte des déboires parlementaires rencontrés par le texte sur les OGM, les 80 associations réunies au sein de l’Alliance pour la planète (Greenpeace, WWF, Amis de la terre…) viennent de demander ce mercredi un rendez-vous d’urgence avec le président de la République. Pour l’Alliance pour la planète, le rejet de ce projet de loi est l’occasion pour le gouvernement de proposer un texte véritablement protecteur de l’agriculture et de l’alimentation sans OGM et de clarifier la mise en œuvre des engagements issus du Grenelle de l’environnement.

La journée du 13 mai 2008 aura démontré à ceux qui en doutaient encore à quel point les OGM constituent un sujet sensible, véritablement emblématique de la question environnementale. La compréhension nouvelle par les parlementaires des enjeux économiques et sociaux relatifs à l’agriculture et à l’alimentation, au-delà des enjeux environnementaux et sanitaires explique en grande partie le malaise sur cette loi. La réduire à des manoeuvres de politique politicienne tient par conséquent de l’aveuglement.

Pour l’Alliance pour la planète, l’épisode d’hier soir offre une opportunité immense pour intégrer dans le projet une définition beaucoup plus stricte du « sans OGM » et en faire la loi de protection attendue par la grande majorité des français. Faire adopter dans l’urgence et sans réelle amélioration le texte rejeté hier constituerait donc un extraordinaire déni de démocratie et une erreur historique. L’expertise apportée par les scientifiques et les associations ces derniers mois offre par ailleurs au législateur la possibilité de proposer un bon texte dans des délais très raisonnables.

Pour l’Alliance pour la planète, l’amélioration de la loi est la réponse indispensable aux préoccupations des citoyens français et des différents secteurs économiques qui se sont exprimés ces dernières semaines (cuisiniers, vignerons, grande distribution…). Ce serait également un levier très fort pour renforcer la position française dans la révision du processus européen d’évaluation et d’autorisation des OGM que la France souhaite porter sous sa présidence européenne.

Dès sa prise de fonction, le Président de la République a reçu les associations de protection de l’environnement pour marquer l’importance qu’occuperait l’environnement dans son quinquennat. Il avait à cette occasion formellement lancé le Grenelle de l’Environnement.
Ces dernières semaines, les mêmes associations ont souligné à plusieurs reprises leurs inquiétudes sur la phase essentielle de mise en oeuvre du Grenelle. En dépit des déclarations de N.Sarkozy sur le respect scrupuleux de la lettre et de l’esprit du Grenelle et l’engagement du ministre d’Etat Jean-Louis Borloo et de la secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko-Morizet, ces inquiétudes persistent alors que la phase parlementaire du Grenelle est engagée. Il tient à Nicolas Sarkozy de dissiper au plus vite ces malentendus.