Rapport sur le nucléaire : exploiter au-delà de 40 ans est cher et risqué

Climat

Paris, le 25 février 2014 – Greenpeace présente ce matin un rapport que l’ONG a commandé à Yves Marignac, directeur du cabinet Wise-Paris, qui analyse les enjeux liés au vieillissement des réacteurs nucléaires français au-delà de 40 ans d’exploitation. Le rapport envisage différents scénarios prospectifs de renforcement de ces réacteurs en fonction du degré d’exigence et de sûreté applicable et en analyse les coûts liés. Télécharger ce rapport

« D’après ce rapport, si EDF voulait exploiter ses réacteurs au-delà de 40 ans dans des conditions de sûreté proches de celles des nouveaux EPR, cela pourrait coûter 4 fois plus cher qu’annoncé, soit environ 4 Milliards d’euros par réacteur, déclare Sébastien Blavier, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace. Ce rapport montre également que le Grand Carénage d’EDF tel qu’annoncé par l’électricien s’inscrit dans un cadre de sureté incomplet. »

Sur la base des conclusions de cette étude, Greenpeace demande à ce que la future loi sur l’énergie fixe la limite d’âge de 40 ans comme durée de vie maximale des réacteurs français. Ce plafonnement devra être assorti d’un objectif d’au moins 45% d’énergies renouvelables pour la France d’ici 2030 pour pouvoir anticiper le remplacement des capacités nucléaires désinstallées progressivement.

Un défi industriel et de sûreté
La France est un pays particulièrement concerné par cette problématique. En effet, 80% des centrales nucléaires vont atteindre l’âge de 40 ans entre 2017 et 2027. Depuis plusieurs mois, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) met en garde publiquement sur l’incertitude qui entoure une éventuelle extension, au-delà de 40 ans, de la durée de fonctionnement des réacteurs nucléaires français.

Le présent rapport montre l’ampleur du défi industriel et de sûreté qui se présente à EDF si elle souhaite étendre le fonctionnement de ses réacteurs. C’est ce défi auquel est censé répondre le programme « Grand Carénage », dont l’investissement a été chiffré à 55 milliards d’euros par EDF.

Des décisions à inscrire dans la loi sur l’énergie
Cette éventuelle prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires s’inscrit dans le contexte de la future loi de programmation sur l’énergie. Cette loi devra préciser l’engagement de François Hollande de réduire à 50% la part du nucléaire dans l’électricité française d’ici 2025. Actuellement en cours de finalisation au sein des ministères concernés, elle doit être votée en 2014 avec près de deux ans de retard sur le calendrier annoncé.