Pour EDF, c’est le nucléaire ou le néant ! Ou la scandaleuse offensive politique et commerciale du lobby nucléaire

Climat

Paris, le 9 novembre – L’offensive est de taille, les déclarations s’enchaînent. Nicolas Sarkozy déclarait hier qu’ « en tant que chef d’Etat, il ne reviendrait jamais sur le nucléaire ». Dans le même temps, Henri Proglio déclarait par voie de presse qu’en cas de sortie du nucléaire, le prix de l’électricité allait doubler. Et ce matin, le même patron d’EDF faisait la une du Parisien avec des « déclarations chocs » annonçant qu’une sortie du nucléaire signifie la destruction d’1 million d’emplois. L’électricien français joue sur la peur et promet l’apocalypse en cas de sortie du nucléaire.

Des chiffres plus que fantaisistes
« Comment croire des chiffres aussi fantaisistes dont la seule source est… EDF elle-même? Les emplois directs et indirects de la filière nucléaire française représentent en fait aujourd’hui entre 100 000 et 200 000 emplois selon les chiffres du gouvernement lui-même. Quant à la question du prix de l’électricité, ce que monsieur Proglio ne dit pas, c’est que le prix du kilowatt heure produit par le très ruineux EPR sera multiplié par deux par rapport au prix actuel » explique Sophia Majnoni, chargée de campagne nucléaire.

Le nucléaire ou le néant ! Une offensive politique et commerciale scandaleuse
« Faut-il que le lobby nucléaire français se sente vraiment en danger pour lancer une telle offensive médiatique ? Si l’on en croit monsieur Proglio, c’est le nucléaire ou le néant. Le lobby de l’atome prend peur parce que l’opinion publique française est enfin majoritairement en faveur d’une sortie du nucléaire. Il se sent fragilisé également parce que c’est le choix fait par tous les pays limitrophes de la France, explique Sophia Majnoni. Ces sorties médiatiques interviennent en pleines négociations entre EELV et le PS et on ne peut que y voir une offensive politique et commerciale scandaleuse de la part de l’électricien français ».

Jeudi 10 novembre, EDF emmène les journalistes en balade à Flamanville
Et l’offensive ne s’arrête pas là : demain EDF organise un voyage de presse en bonne et due forme sur le chantier de l’EPR de Flamanville.

« EDF sort l’artillerie lourde et aimerait à travers ce voyage de presse faire enfin oublier les nombreux problèmes de sécurité, les malfaçons en tous genre, l’absence totale de prise en compte des leçons de Fukushima dans la conception de ce réacteur et enfin les deux années de retard et les surcoûts qui vont avec » conclut Sophia Majnoni.