Plan d’investissement France 2030 : festival de fausses solutions et de voeux pieux

Nucléaire

Mardi 12 octobre, à quelques mois de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a présenté un nouveau plan d’investissement de 30 milliards tournés vers “des chantiers d’avenir”.
Après un plan de relance prétendument “vert” et des chèques en blanc aux industries polluantes présentés pendant la crise du COVID, de nouvelles enveloppes sont dédiées à des industries polluantes sans contreparties sociales et écologiques solides. Le Président illustre à nouveau son incapacité à engager le pays vers des solutions résilientes face à la crise climatique et écologique. 

Pour Greenpeace France, la course à l’innovation et au productivisme ne doit pas servir de prétexte pour imposer des fausses solutions, certaines n’étant même qu’au stade de projet, sans réel impact sur la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre.

Qu’il s’agisse des SMR, de l’avion vert, de la captation de carbone, ou de l’hydrogène à base de nucléaire, toutes ces fausses solutions suivent une même logique : repousser sans cesse la vraie transition et continuer à produire comme si les ressources de la planète étaient illimitées. La technologie seule ne nous sauvera pas. Dans un contexte de crise économique et écologique, marquée par le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité et une hausse continue de la pollution, la véritable innovation consisterait à reconnaître qu’il est impératif d’orienter l’économie vers plus de sobriété et d’investir dans les solutions qui existent déjà. Où sont les investissements pour le ferroviaire, les économies d’énergie, la rénovation des bâtiments, la reconversion des salariés des secteurs polluants etc ?
En faisant l’impasse sur ces enjeux, le Président prouve une fois de plus son obsession pour la croissance au détriment de l’urgence climatique.” commente Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

En ce qui concerne l’énergie, le plan promet 1 milliard d’euros aux SMRs (small modular reactor), une annonce qui sonne comme un désaveu cinglant pour l’EPR, visiblement plus considéré comme une “technologie d’avenir” ou une “innovation de rupture”. 

Les SMR sont lenouveau mirage du nucléaire pour faire oublier le fiasco industriel et économique de l’EPR partout dans le monde. En France, l’EPR de Flamanville a déjà englouti plus de 19 milliards d’euros au lieu des 3 milliards prévus et accumule plus de 10 ans de retard. Or ces “petits” réacteurs SMR ne sont même pas prêts : leur technologie n’est pas aboutie et ne le sera pas à un niveau industriel avant au mieux 2035 selon EDF. Beaucoup trop tard pour répondre à l’urgence climatique. Par ailleurs, ils n’offrent pas de réelles solutions face à la question majeure des déchets radioactifs” selon Nicolas Nace, chargé de campagne transition énergétique à Greenpeace France.

En effet, les problèmes de saturation et de gestion qui entourent les déchets nucléaires français apparaissent à nouveau flagrants avec la reprise en 2021 des exportations d’uranium usé français vers la Russie révélé par Greenpeace France matin.*

 

 

 

*Un dossier de presse « Déchets nucléaires : aller simple pour la Sibérie » et des images libres de droit concernant ces transports d’uranium usé entre la France et la Russie sont disponibles